La Gaité et les secrets de Nicolet, le roi du showbiz
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Quand : 1760 - 1792
Du grand 8 au théâtre
C'est un certain Jean-Baptiste Nicolet (1710-1796) qui installe sa troupe là en 1760.
Ce fils de forains, lui-même marionnettiste, débute dans une petite baraque aux foires Saint-Laurent (actuel 10e arr).
De début août à fin septembre, c’est LE rendez-vous des artistes de foires et des p’tits commerçants !
Manquent plus que les beignets et le grand 8, et on a une foire du Trône à elle toute seule... Bref !
Not’ Jean-Baptiste y représente tours de force, dressage d’animaux et numéros d’équilibre.
Trop fort, le J.-B. : un de ses artistes danse sur la corde avec des œufs attachés sous les pieds, sans les casser ! Mais les foires, ça va 5 minutes, hein.
Il se fait construire un petit théâtre qui porte son nom.
Mais la construction n’est pas facile, à cause de l’irrégularité du terrain, du rempart médiéval super haut encore en place à cet endroit... et d’un égout.
Si madame aime...
Puis en 1772, c’est le test ultime : une représentation donnée au château de Choisy, devant la cour. Pari gagné !
La maîtresse de Louis XV, la du Barry, aime tellement, que Jean-Baptiste obtient l'autorisation d’appeler sa salle parisienne « théâtre des Grands Danseurs du Roi » !
Nom qu'il garde jusqu'en 1792 : Révolution oblige, il devient théâtre de la Gaîté... Bref !
Les pestacles de Jean-Baptiste Nicolet, à la Gaité, ont un super succès : pièces grivoises, arlequinades...
Les autres comédiens du roi sont bientôt jaloux du succès de la troupe.
Et le privilège de porter le nom de « danseurs du roi », alors ? C’est du vent ?? Ils vont bientôt interdire à la troupe de Nicolet de parler et de chanter.
Des singeries !
Mais il en faut plus que ça, les gars, pour abattre Jean-Baptiste ! Son succès redouble lorsqu’il se met aux pantomimes.
Mieux que ça, le tout Paris déboule pour assister aux shows assurés par le singe Turco.
Nouvelle biographie générale, vol 37 à 38 (Firmin-Didot, 1863) raconte que l’acteur préféré des Parisiens, de la Comédie-Française, tombe malade : Molé.
Tout le gratin s’affole, se préoccupe. Hé, on aurait dit que c’était le roi qui allait mal !
Jean-Baptiste profite de ces effusions (ridicules, selon lui) pour se moquer : il fout bonnet, robe de chambre et pantoufles à sa bestiole, et lui fait endosser le rôle de l’acteur malade qui tousse et qui se plaint.
Le tout avec des grands airs. Tout Paris se poile !