La fontaine de la place Olivier à Toulouse, à la mémoire des victimes de la pire crue de la Garonne

Du 24 au 25 juin 1875

Place Olivier, fontainePlace Olivier, fontaine | ©Didier Descouens / Wikimedia Commons / CC-BY-SA


La fontaine de la place Hippolyte-Olivier à Toulouse, inaugurée en 1886, rend hommage aux victimes de la crue de la Garonne, qui ravage la ville les 24 et 25 juin 1875.

208 morts à Toulouse, 500 dans le bassin de la Garonne !

Cette terrible catastrophe fait partie des plus grosses inondations jamais connues en France. C'est aussi l'une des plus meurtrières de son histoire, la pire de l'histoire du fleuve : on déplore 500 victimes dans les départements du bassin de la Garonne, dont 208 rien qu'à Toulouse ! Un lourd bilan qui s'explique par le fait qu'une grande partie des habitants n'ait pas été évacuée.


Le fleuve y détruit de nombreux bâtiments, ainsi que tous les ponts de la ville, à l'exception... du pont Neuf.


Le quartier toulousain de Saint-Cyprien, où se trouve la fontaine, compte le plus de victimes : majoritairement de modestes familles retrouvées noyées dans leurs maisons en terre crue, tout sauf faites pour résister à la violence de l'inondation.


Il faut voir les photographies prises à l'époque, pour se rendre compte de la violence du phénomène, comme celle ci-dessous : une place du quartier Saint-Cyprien, où s'amoncellent des décombres et où les maisons ont été entièrement détruites.

(Photo Provost, juin 1875)(Photo Provost, juin 1875) | ©Mairie de Toulouse, archives municipales


Mais quelles ont été les causes de cette crue record ? Un mois de juin 1875 très pluvieux, couplé à la fonte des neiges des Pyrénées.

Le saviez-vous ? Le président de la République Mac Mahon a prononcé le célèbre « Que d'eau, que d'eau », à cette occasion !

Mac Mahon se déplace dans la Ville Rose dès le 26 juin, pour constater les dégâts. Il n'aurait trouvé qu'à dire cette phrase restée malheureusement pour lui célèbre : « Que d'eau, que d'eau ! » Le préfet lui répond : « Et encore, Monsieur le Président, vous n’en voyez que le dessus ! »


20 ans plus tôt, en pleine guerre de Crimée au siège de Sébastopol, il avait bien dit le non moins célèbre (mais un peu plus intelligent) « J'y suis, j'y reste »...

Sources

Jean-Noël SalomonL'homme face aux crues et aux inondationsPresses Universitaires de Bordeaux, 1997

Guillaume LaurensLe 23 juin 1875, une crue terrible de la Garonne faisait 208 morts à ToulouseActu Toulouse, actu.fr, 23/06/2018