
Venez ! Transportons-nous sur un des côtés de la cathédrale d’Angoulême, dans le jardin nord.
Là, une colonne Renaissance : la colonne du duc d’Épernon.
Le duc d’Épernon ? Jean-Louis Nogaret de La Valette, mignon d’Henri III, grand guerrier courageux, ambitieux et cupide. On le surnomme carrément « le demi-roi » !
Dans une des chapelles de la cathédrale, le duc fait construire un monument pour abriter le cœur de son épouse, Marguerite de La Valette, disparue en 1593 à l’âge de 26 ans.
D’ailleurs, regardez : sur le fût, on distingue le monogramme MV, les initiales de Marguerite.

Un monument composé d’un mausolée surmonté de cette colonne de marbre, elle-même surmontée d’une urne contenant le cœur de la défunte.
Bon, tout a été détruit à la Révolution, désolée : ne reste que la colonne !
Quant à Épernon, qui était gouverneur de la région d’Angoulême, il demande peu avant sa mort, en 1643, à ce que son cœur soit déposé dans la cathédrale.
Il ajoute, en plus, de faire dire une messe spéciale tous les matins à 6 h, à la mémoire de la pieuse Marguerite, au son du glas.
Les gens d’Angoulême appelaient cela... les « pleurs d’Épernon » !
Sources
- Alcide Gauguié. La Charente communale illustrée. 1865.
- Société archéologique de Bordeaux. Article Colonne funéraire élevée au cœur de Marguerite de Foix à Angoulême. Bulletin et mémoires (tome 10). 1885.