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La Belle Paule et les momies des Cordeliers de Toulouse

Quand : 1518 - 1610

L'église | Symac / Sylvain Machefert / CC-BY-SA
Mystère Momie Couvent Ancien couvent des Cordeliers de Toulouse

Un étrange charnier

Saviez-vous qu'il existait un charnier aux Cordeliers ?

En tous cas, il a été comblé et on ne connaît pas son emplacement actuel : selon la légende, il contenait une soixantaine de corps tous mieux conservés les uns que les autres !

On les avait placés debout contre le mur du caveau.

On disait que l'air enfermé ici avait la propriété de littéralement momifier les corps, les gardant sans aucune corruption.

Et parmi ces corps, on trouvait celui de la Belle Paule, une jeune femme issue de la noblesse toulousaine, née en 1518.

La Belle Paule

Paule de Viguier avait tout pour elle. Si, si ! Elle était d'une beauté à couper le souffle, intelligente (une grande poétesse), vertueuse...

On raconte que c'est François Ier qui lui trouve son surnom, alors qu'il se trouve à Toulouse en visite officielle.

La jeune fille de 15 ans l'accueille à la tête d'un groupe de nymphes et lui offre les clés de la ville : le roi n'a jamais vu une beauté pareille !

Même chose avec Charles IX, en visite en 1563 : le connétable de Montmorency dira « qu'on pouvait hardiment la placer aux nombres des merveilles de l'univers, qu'elle était l'honneur de Toulouse et de son siècle. »

Quel cochon, ce cousin

Un des cousins de Paule, Gabriel de Minut, va même jusqu'à écrire un étrange petit livre appelé De la beauté, discours divers avec la Paulegraphie ou Description des beautez d'une dame tholosaine nommée la belle Paule (publié en 1587).

Alors, à quoi ressemble-t-elle, cette Paule, selon ce monsieur ?

La figure plutôt petite, le front blanc, haut et pur. Ses cheveux, d'un blond doré, étaient fort épais.
Ses yeux bleus, vifs et brillants. Son nez était d'une grandeur médiocre, droit et uni. Sa bouche parfaitement coupée, petite et vermeille.
Elle avait des bras ronds et bien dessinés, des mains longues et délicates. La taille de Paule était haute et majestueuse...

Je vous épargne les détails, car Minut va plutôt loin dans la description !

Il consacre même un chapitre sur la « porte de sortie des enfants » de sa cousine... oui, je sais, un peu too much !

Et tout ça publié du vivant de Paule, je vous jure. Et puis, comment sait-il tout ça ? Hum, allez savoir...

La belle part en poussière

En tout cas, la belle pousse son dernier soupir en 1610, à un âge très avancé pour l'époque !

Et quelque temps plus tard, on retrouve son corps dans un parfait état de conservation, les cheveux encore blonds !

Malheureusement, devant la foule qui se presse dans le caveau, on en interdit vite l'accès.

Et un jour, quelques dames demandent qu'on leur fasse voir le corps de Paule, qui une fois remonté à la lumière du jour... se désintègre en poussière !

A noter qu'on dit souvent que Paule n'a jamais été inhumée aux Cordeliers mais au couvent des Grands-Augustins de Toulouse, dans la chapelle des Onze-Mille Vierges.

Registre de l'église à l'appui parait-il... allez savoir, mais l'Histoire a retenu le nom des Cordeliers, en tout cas !

Sources

  • Cléobule Paul. Toulouse monumentale et pittoresque. 1840.
  • Eugène Trutat. Le Midi pittoresque : la vallée de la Garonne. 1888.
  • Biographie Toulousaine ou dictionnaire historique (tome 2). 1823.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !