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L'origine de l'expression olibrius se trouve en Bourgogne !

Quand : 253

Alise-Sainte-Reine | ©Adrian Michael / Wikimedia Commons / CC-BY-SA
Expression française Martyr Fontaine Source d'Alise-Sainte-Reine

Olibrius ! Un des jurons préférés du capitaine Haddock dans Tintin. Mais savez-vous d’où vient le mot ?

Direction Alise-Sainte-Reine, pour en savoir plus !

Olibrius... késaco ?

Un olibrius désigne, dixit le Larousse, un « individu qui se distingue par son excentricité stupide. »

Mais saviez-vous qu’à la base, c’est un nom propre ?

Un gouverneur des Gaules qui martyrise sainte Reine, en l’an 253 ? Ici même, à Alise-Sainte-Reine, en Bourgogne ?

Reine, Olibrius...

Reine voit le jour en Bourgogne, dans une famille noble et païenne.

La petite perd sa mère peu après sa naissance. Son père, Clément, la confie alors à une nourrice.

Oh nom de nom, une chrétienne ! Qui la fait immédiatement baptiser, sans l’avis du paternel.

Reine grandit, toujours fourrée près des jupons de sa nourrice, sa mère adoptive, sa vraie maman de cœur.

Un jour qu’elle se trouve à l’ombre fraîche de trois ormes, à garder son troupeau, un homme s’approche de Reine.

Olibrius. Le gouverneur de la province en charge de la persécution des chrétiens.

Car depuis l’an 50, en Gaule et ailleurs, les Romains persécutent les premiers chrétiens monothéistes : les rustres rejettent leur religion romaine polythéiste, non mais…

Sitôt aperçue, Olibrius tombe fou amoureux de Reine. Il lui propose de l’épouser.

Reine répond qu’elle est chrétienne... elle se réserve pour le vrai grand amour !

Olibrius tente de la faire plier : mais ni les caresses, ni les menaces n’ont d’effets sur Reine.

Furieux, Olibrius la fait enfermer dans un cachot, l’attache au mur humide avec une lourde chaîne de fer.

Il la livre à toutes les tortures possibles et inimaginables : immersion dans l’eau glacée, puis torches appliquées sur les côtes, chairs labourées par des griffes de fer… mais Reine ne reniera jamais sa foi.

Olibrius, fatigué, finit par lui faire trancher la tête. Nous sommes à Alise, actuelle commune d’Alise-Sainte-Reine : on peut encore voir la source qui, selon la légende, a jailli sur le lieu du martyr.

Des chrétiens retrouveront le corps de la pauvre Reine et le porteront dans la crypte de l’abbaye de Flavigny, où ses reliques se trouvent encore.

Source Ste-Reine

Source Ste-Reine | ©Claire Jachymiak / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Olibrius tourné en ridicule !

Les mystères du Moyen Âge, ces petites pièces de théâtre mettant en scène des légendes et des sujets religieux, tournent bientôt Olibrius en ridicule.

Il « y était représenté comme un fanfaron, un glorieux ; de là l’expression proverbiale faire l’olibrius, pour faire le faux brave, persécuter ceux qui sont sans défense », rapportent Petites ignorances de la conversation (1856).

La célèbre expression serait venue de là.

Même Molière l’utilise, dans sa pièce L’Étourdi :

« Courage, mon garçon : tout heur nous accompagne ; mettons flamberge au vent et bravoure en campagne, Faisons l'Olibrius, l'occiseur d'innocents. »

Sources

  • Louis du Broc de Segange. Les saints patrons des corporations et protecteurs. 1887.
  • Patrice Boussel. Guide de la Bourgogne et du Lyonnais mystérieux. Éditions Tchou, 1980.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !