Le château | ©Ikmo-ned / CC-BY-SAEx nihilo
Non loin de Bayeux, la campagne normande abrite un petit château de style Louis XIII, tout en briques et en pierres.
Ah, non, pas tout à fait ! Ici, pas de briques, mais du schiste rouge extrait localement ! Les pierres de couleur grise viennent de Caen.
Allons découvrir Balleroy ensemble !
Sur un domaine acquis en 1600 par le négociant de vins à la cour du roi Jean de Choisy, pour 5 500 écus, le grand architecte François Mansart construit le château, entre 1626 et 1636.
Ici, pas de traces d'anciennes constructions, pas de donjon primitif, ni de forteresse féodale !
On construit du neuf sur du neuf. Et puis notre château sert de demeure principale, et non de résidence secondaire ou de pavillon de chasse, comme on le faisait beaucoup à l'époque.
D'une pierre deux coups, saviez-vous que Mansart conçoit également les plans du village de Balleroy ?
Une première ! Par alliance, le château revient à Jacques de La Cour, qui le fait ériger en marquisat, en 1704 : il ne devait plus quitter cette famille jusqu’au 20e siècle !
Riz et patates
Revoilà Jean de Choisy : châtelain, mais aussi esprit curieux et philanthrope !
Il profite d’un séjour à Londres pour en ramener un étrange légume, la pomme de terre.
Les Irlandais la cultivaient depuis longtemps ! Alors, pourquoi pas les Français ?
Et puis, par ces temps de famines, on était prêt à toutes les innovations : vous vous souvenez sûrement du riz, tout nouveau, tout beau, lancé à Caen avec la recette de la teurgoule ?
En tous cas, outre Manche, Jean goûte lesdites pommes de terre sous forme de frites : il adore !
Allez, c’est dit : il en ramène en Normandie !
Il se met à leur culture, se fait un petit lopin de terre dans son coin, plante ses patates... et advienne que pourra.
Oh, mais la récolte a été bonne... à tel point qu’en 1652, en plein hiver, il peut nourrir les habitants et les pauvres gens du coin !
Sources
- Derick Dreher. Brochure historique Château de Balleroy. Corégraphic, Caen.
- Dirk van der Cruysse. L'Abbé de Choisy : androgyne et mandarin. Fayard, 2014.
