Hélène de Tournon, l'amour jusqu'à la mort
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Quand : 1559 - 1577
La belle Hélène
Voici l'histoire de la fille du seigneur du château de Tournon, Just II de Tournon : la belle Hélène de Tournon.
Hélène était amoureuse. Totalement éprise du marquis de Varambon, Philibert. Lui aussi l’aime fort !
Ça se souligne, car à l'époque, avec tous ces mariages arrangés, l'amour, le vrai, se fait rare.
Seulement, la famille de Philibert en avait décidé autrement... il le voulait dans les ordres !
Religieux, non... impensable ! Et impossible de leur faire changer d’avis.
On va même jusqu'à séparer les deux amants.
Château de Tournon | ©John Samuel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA
On prend les eaux
Et la vie d’Hélène reprend son cours... tant bien que mal, à la cour de la reine Marguerite de Valois.
Les jours passent, ternes et gris, sans saveurs pour la pauvre Hélène, à qui l'on a arraché la moitié de son cœur.
Mais un jour, un peu de distraction dépoussière le quotidien gris de Tournon.
La reine tient à ce qu'Hélène et sa mère l’accompagnent à Spa, pour prendre les eaux pour sa maladie de peau.
Un voyage !
De quoi oublier sa peine... On se prépare, on boucle les malles, c'est parti. Direction la Belgique !
Au milieu de la longue route qui les y emmène, les dames s’arrêtent à Namur.
Il fait frais, pas franchement beau, mais les gens accourent pour apercevoir la reine et ses dames d'atour toutes fardées et pomponnées.
C'est là, au milieu de la cohue, qu’Hélène tombe nez à nez... avec Philibert ! Un Philibert qui la snobe ro-ya-le-ment.
Ophelia (J. Everett Millais, 1852) | ©Sailko / Wikimedia Commons / CC-BY
Un drame à la Shakespeare
Choquée, triste, Hélène ne comprend pas, se jette aux pieds de son amant, lui crie de la regarder, de lui parler...
Elle ne comprend pas, un gros hoquet d'angoisse la saisit tandis qu'elle le regarde partir, sans un seul regard pour elle...
Hélène est à deux doigts de perdre la tête, puis tombe malade : tant et si bien qu'elle finit par mourir de chagrin au bout d’une semaine.
Si vous pensez que Philibert est responsable de quoi que ce soit... détrompez-vous ! Le jeune homme avait été obligé de jouer la comédie, bien sûr !
Apprenant l’agonie de sa belle, il court à son chevet, mais c’est trop tard... il ne pourra que pleurer sur sa tombe.
Malade lui aussi, il réchappe à la mort de justesse : il reste 2 ans dans les ordres, avant de les quitter définitivement, pour se marier...
On dit que la fin tragique d’Hélène inspire Shakespeare pour son personnage d’Ophélie, dans Hamlet.
Ronsard, lui, qui était présent au château de Tournon quand la belle a poussé son dernier soupir, écrira plus tard l’Ode à Hélène.
Sources
- Notice L'épitaphe d'Hélène de Tournon dans Revue historique ardennaise (tome 1, année 1894)
- Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.