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Guerre entre Espagnols et Bretons autour des os de Vincent Ferrier

Quand : 1419 - 1637

Reliquaire de Ferrier | Ji-Elle / CC-BY-SA
Relique Cathédrale Cathédrale Saint-Pierre de Vannes

Vincente Ferrer sur son âne

Vincent Ferrier, le connaissez-vous ? La vraie star de la cathédrale, pourtant ni breton, ni français !

Un saint espagnol né à Valence vers 1350 sous son vrai nom, Vincente Ferrer. Il pousse son dernier soupir à Vannes, en 1419...

Et entre temps ?

Ce dominicain, appelé en France à Avignon pour devenir confesseur du pape, traverse toute l’Europe pour prêcher publiquement, sur son petit âne.

Le succès est immédiat...

Un beau jour, il se retrouve à Vannes, en 1416. Appelé par le duc de Bretagne Jean V, pour raviver la foi des catholiques.

On sait comment Vincent faisait des prêches enflammés, dans la ville...

Il s’y installe et parcourt la Bretagne de long en large. Pour revenir épuisé, pousser son dernier souffle dans la ville de Vannes.

On l’enterre dans la cathédrale Saint-Pierre, le 8 avril 1419. Un tombeau qui va faire moult miracles, bien sûr !

Vous parlez d'un repos éternel !

Le saint se fait canoniser en 1455.

Cela veut dire que l’Église reconnaît officiellement la sainteté d’une personne.

Oh, mais, cela rajoute drôlement à son prestige !

Oui, cela fait aussi qu’en 1590, le roi d’Espagne Philippe II veut que les reliques reviennent en Espagne...

Il demande au gouverneur de Bretagne de l’époque, le duc de Mercoeur, de faire quelque chose.

On est à l’époque des guerres de Religion : les protestants saccagent tout et les Espagnols ont débarqué en renfort des catholiques, pour protéger Vannes.

Mercoeur en profite pour demander l’avis des chanoines de la cathédrale : voudraient-ils leur céder quelques morceaux du saint ?

Ceux-ci paniquent et écrivent au roi d'Espagne qu’il faut l’autorisation du pape, que cela peut prendre du temps, etc.

Le roi est prêt à patienter, il veut les reliques, même un infime petit bout !

Finalement, la réponse arrive : non. Non, on n’a pas le droit de bouger des reliques comme l'on veut.

Alors, la garnison espagnole encore à Vannes tente le tout pour le tout : voler les reliques dans leur entièreté !

Ils donnent pour cela un petit spectacle de rue, devant un peuple baba, et pendant ce temps, filent dans la cathédrale.

Mais les chanoines avertis à temps cachent les os dans la sacristie. Ils les cachent tellement bien qu’ils restent là jusqu’en 1637 !

Date à laquelle on les change de place.

Sources

  • Guy Alexis Lobineau. Les vies des saints de Bretagne et des personnes d'une éminente piété qui ont vécu dans cette province (tome 3). 1837.
  • Alain Dag'Naud. Guide des lieux insolites et secrets de Bretagne. Éditions Gisserot, 2002.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !