Giraut de Bornelh, le troubadour du château d’Excideuil et son Reis Glorios

De 1138 à 1215

Le donjonLe donjon | ©Père Igor / CC-BY-SA

Le poète célibataire

Modeste et studieux

1164. Vous l’entendez, ce gros bébé joufflu qui braille tout ce qu’il peut ?

Le petit Giraut de Bornelh vient de naître dans une famille très modeste, au pied du château d’Excideuil.

La forteresse et ses seigneurs, il ne va pas tarder à les fréquenter.

Giraut fait des études dans une abbaye limousine. Son biographe dit qu'il passe l’hiver à étudier à l’école ; l’été, il fait le tour des châteaux avec ses deux chanteurs-jongleurs.

Il ne s'est jamais marié, et tout ce qu’il gagne, il le donne à ses parents et à la petite église d'Excideuil.

Plutôt studieux, Giraut !

Une retraite paisible à Excideuil ?

Ensuite, il accompagne Adhémar V aux Croisades, vers 1188.

Puis bien après son retour, il s’installe au pied du château d'Excideuil, sur ses vieux jours, espérant sûrement un peu de tranquillité, bien méritée.

Mais bientôt, Guy, le fils d’Adhémar, vient assiéger le château et tout brûler. La maison et les livres de Giraut, tout part en fumée.

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Reis glorios

On l’appelle le « Maître des troubadours », tant il maîtrise son art.

Peut-être connaissez-vous son poème le plus connu et le plus beau, Reis glorios, une aube (alba).

Le poète appelle Dieu pour aider son ami amoureux, près de qui il doit monter la garde pour empêcher le mari de la belle de les surprendre ensemble.

L’ami et amant prend la parole dans la dernière strophe :

« Roi glorieux, roi de toute clarté, Dieu tout-puissant, j’implore ta bonté ! À mon ami prête une aide fidèle ; Hier au soir il m’a quitté pour elle, Et je vois poindre l’aube. Beau compagnon, vous dormez trop longtemps ; Réveillez-vous, ami, je vous attends, Car du matin je vois l’étoile accrue À l’Orient ; je l’ai bien reconnue, Et je vois poindre l’aube. Beau compagnon, que j’appelle en chantant, Ne dormez plus, car voici qu’on entend L’oiseau cherchant le jour par le bocage, Et du jaloux je crains pour vous la rage, Car je vois poindre l’aube. Beau compagnon, le soleil a blanchi Votre fenêtre, et vous rappelle aussi ; Vous le voyez, fidèle est mon message ; C’est pour vous seul que je crains le dommage, Car je vois poindre l’aube. »

Source

  • Joseph Anglade. Les troubadours. 1908.