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Gallo, le Breton anarchiste, attaque la Bourse... et ça cocotte !

Quand : 5 mars 1886

Bourse de Paris, journal L'Illustration, 1840 | Internet Archive Book Images / Public domain
Accident Maison Palais Brongniart

Boule puante !

5 mars 1886. Place de la Bourse. 15h15. Il fait un peu frisquet, ce jour-là, mais beau.

La foule de boursicoteurs habituelle a envahi l'intérieur du palais de la Bourse.

C'est ce moment où un type en profite pour se faufiler au milieu des froissements de manteaux...

Silhouette furtive qui balance une petite fiole d’acide prussique, dans les galeries du palais ! Elle se brise.

Une fumée.

Puis une horrible odeur acre, puante... et c'est tout. L'homme se raidit, perplexe : la boule puante a foiré !

Alors, il dégaine un revolver planqué dans sa poche et tire un peu partout dans le hall.

L'arme crache 3 balles, sans toucher personne. Puis, plus rien.

Même pas une balle pour empêcher les policiers d'approcher ! Alors, ceux-ci le cueillent sans problème.

Un Breton nerveux

Les journaux de l’époque le décrivent : l'homme s'appelle Charles Gallo, un Breton originaire du Palais, dans le Morbihan.

28 ans, le poil brun, maigre à faire peur, des tics nerveux lui agitent le visage et il a une vilaine maladie pulmonaire.

Ancien clerc de notaire, il s'improvise chimiste à ses heures perdues, ce qui lui permet de confectionner sa propre bombe (si, le machin puant utilisé pour son attentat).

Gallo, c'est un anarchiste qui voulait « tuer le plus possible des agioteurs qui s’y trouvaient (dans la Bourse, ndlr). »

« Tuer les misérables qui spéculent sur la misère publique », selon ses propres mots.

« Malheureusement, je n'ai tué personne » dira-t-il à son procès.

Le bagne

Aaah, son procès ! La sentence ? 20 ans de travaux forcés.

L’intéressé s'en fiche : il quitte la salle d’audience en hurlant « vive l'anarchie ! Vive la dynamite ! »

Gallo re-fera parler de lui au fin fond de son bagne de Nouvelle-Calédonie, où il agresse un surveillant à coup de pelle derrière la tête.

Riposte du gardien : un coup de revolver. Ni l’un, ni l’autre ne meurt, mais on condamne Gallo à la peine de mort.

Peine commuée en travaux forcés à perpétuité.

Mais celui qui n’était plus que l’ombre de lui-même meurt au bagne de maladie, en 1923...

Source

  • François Caradec. Guide de Paris mystérieux. Éditions Tchou, 2011.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !