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Foulques de Marseille, abbé du Thoronet... et bluesman

Quand : 1160 - 1205

Image d'illustration | Public domain
Abbaye Cistercien Abbaye du Thoronet

Sur les chemins de poussière

Oyez, oyez ! Un troubadour au Thoronet ? Oui !

Il s’appelle Foulques de Marseille, Folquet de Marselha en V.O., marchand originaire de Gênes né à Marseille, en 1160.

Il laisse tout tomber pour se consacrer à la poésie !

Il va sur les chemins, de château en forteresse, recevant gîte et couvert, avec pour seules armes ses vers et ses chants : un jour, le voilà qui débarque à la cour d’Alphonse Ier, comte de Provence.

Bien que marié et père de famille, Foulques tombe fou amoureux de la femme du seigneur de Marseille, Barral des Baux.

Mais la dame, la belle Adélaïde de Roquemartine, s’en fiche bien, des poèmes qu’il compose pour elle : elle aime son mari !

Blessé, Foulques repart sur les chemins de poussière et de soleil, avec la ferme intention de ne plus jamais écrire aucun vers.

Direction d’abord la cour de Richard Cœur de Lion, puis celle du comte de Toulouse, des rois d’Aragon et de Castille... et enfin la cour de Guillaume VIII, vicomte de Montpellier.

Avec femme et marmots

La femme de celui-ci, Eudoxie Commène, parvient à faire revenir Foulques sur sa décision de ne plus composer : elle y arrive !

Ça y est, le virus de la poésie l’a repris...

Même que Foulques commence à en pincer pour elle, mais encore une fois, la dame l’ignore.

Pauvre Foulques : cette autre mésaventure amoureuse (ajoutée à la mort de ses amis Richard Cœur de Lion et le comte de Toulouse) le pousse à entrer dans les ordres de Cîteaux.

Pas tout seul, puisqu’il force sa femme et ses marmots à le suivre ! Il continue néanmoins à écrire ses poèmes...

Le blues de Foulques

Abbé du Thoronet dès 1197, puis évêque de Toulouse en 1205, il va lutter férocement contre les Cathares, pendant la croisade des Albigeois, aux côtés de Simon de Montfort.

On le considère vite donc comme un traître et comme quelqu’un de cruel...

Tenez : un jour, une femme cathare vient le voir pour lui demander de l’aide, il lui dit : « Vous êtes hérétique et malheureuse. Je ne dois rien à l’hérétique, mais j’aiderai la malheureuse. »

En tant qu’évêque, quand il entendait un jongleur chanter une de ses chansons composées il y a bien longtemps, alors il ne mangeait que du pain arrosé d’eau, pour son repas...

Son œuvre de troubadour comprend beaucoup de chansons amoureuses, de complaintes ou de chansons de croisade.

Beaucoup de blues, finalement :

« Chanter me fait rappeler Ce qu’en chantant veux oublier, Car veux chanter pour oublier douleur Et mal d’amour. Plus je chante et plus m’en souvient... »

Sources

  • Léon Clédat. La poésie lyrique et satirique en France au Moyen Âge. 1893.
  • M. Maffre. Notices bibliographiques sur les principaux chefs de la croisade contre les hérétiques albigeois. Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers (2e série, tome 8). 1874.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !