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De l'abbaye du 18e siècle au musée des Beaux-Arts

La façade | Phinou / CC-BY-SA
Abbaye Musée Bénédictin Palais Saint-Pierre de Lyon

On chamboule tout

Un gros dédommagement

On procède à de grands travaux de restauration tout au long du 16e siècle, portant sur l'infirmerie, le réfectoire, le cloître.

Mais les guerres de Religion arrivent et bientôt les protestants du baron des Adrets saccagent l'abbaye, en 1562.

Ce qui fait qu'au milieu du 17e siècle, les abbesses Anne d'Albert d'Ailly de Chaulnes et sa belle-sœur Antoinette lancent des travaux de reconstruction.

Elles ont obtenu de l'argent (24 000 livres de dédommagement). Comment ?

Parce que la ville fait construire l'hôtel-de-ville actuel sur des terrains leur appartenant, sans leur demander, alors même qu'un accord avait été passé un siècle au moins auparavant !

Le neveu prend le relais

C'est l'architecte du roi, François de Royers de La Valfenière, natif d'Avignon, qui s'occupe des travaux.

Il fait construire la façade, achevée en 1670, plus deux ailes en retour d'équerre, sur la rue de l'Hôtel-de-Ville.

Âgé de 85 ans au moment des travaux, il passe le relais à son neveu, qui termine les bâtiments de l'abbaye en 1680.

Thomas Blanchet s'occupe de l'aménagement intérieur : un artiste qui a déjà travaillé sur la superbe décoration de l'hôtel-de-ville de Lyon !

Il modernise aussi l'église construite par l'abbesse Rollande, effondrée depuis le début du 17e siècle.

L'architecte Antoine de Gérando reprend ces travaux dans l'église dès 1746.

Il remplace les murs de la nef, fait changer le clocher en ne gardant que la base romane et fait modifier le chœur derrière le maître-autel.

À noter que depuis 1935, l'église abrite une galerie de sculptures...

Entre Dürer et Greuze

Au 18e siècle, Saint-Pierre devient abbaye royale : elle compte parmi les abbayes les plus riches de France !

Malheureusement, voilà la Révolution : l'église est transformée en fabrique de salpêtre, avant son retour au culte en 1803.

Les bâtiments conventuels, eux, sont convertis en Bourse.

Ensuite, on décide d'affecter l'endroit (rebaptisé palais Saint-Pierre) à des manifestations publiques.

Un certain monsieur Artaud en fait le musée actuel des Beaux-Arts, dès 1812 !

La salle du chapitre, les belles arcades de la cour, voilà un superbe cadre pour ce musée qui abrite les plus belles œuvres d'art : Dürer, Cranach, Le Tintoret, Géricault, Greuze, sculptures, dessins, peintures, objets d'arts et antiquités se font la part belle...

Sources

  • Jean-Baptiste Monfalcon. Histoire monumentale de la ville de Lyon (tome 5). 1866.
  • Ernest Pariset. Les Beaux-Arts à Lyon. 1873.
  • Adolphe Vachet. Les anciens couvents de Lyon. 1895.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !