This website requires JavaScript.

D'Albertas, son assassinat... et l'assassin momifié

Quand : 14 juillet 1790

La place | Lsmpascal / CC-BY-SA
Rue Quartier Homicide Exécution Momie Place d'Albertas

Moche, le badigeon

Devant l'hôtel d'Albertas, voici la place du même nom, aménagée entre 1745 et 1746 par Jean-Baptiste d'Albertas (le fils d'Henri Reynaud d'Albertas, qui a fait construire l'hôtel), sur le modèle des places parisiennes de Vendôme et des Victoires.

Il la fait construire sur l'ancien hôtel de la famille Paulhe.

Savez-vous ce que l'on raconte ? Que cette famille, pressée de vendre aux Albertas, recouvre entièrement son hôtel d'une épaisse couche de peinture noire.

Comme cela, les Albertas se dépêcheront d'acheter cette horrible bicoque, pour la faire démolir au plus vite et construire la place !

Parce que leur propre hôtel donnait sur la façade sombre, et ils ne voyaient plus rien d'autre, même plus la lumière du jour !

On a tué d'Albertas !

Martel se monte le bourrichon

Jean-Baptiste d'Albertas connaît une fin tragique : l'affaire se déroule le 14 juillet 1790...

Notre homme organise une fête à Gemenos (13), dans le parc d'une de ses propriétés, pour célébrer la fête de la Fédération...

Quand soudain, un individu fond sur lui et l'assassine !

On met rapidement la main sur le monstre, qui n'a pas pu aller bien loin. Son nom ? Anicet Martel. La raison de son geste ?

L'accusé déclare avoir « satisfait une haine particulière » qu'il nourrissait depuis bien des années. Allons bon !

Le condamné a filé, le bourreau se cache

Mais tu ne couperas pas à l'échafaud, Martel !

Le 2 août 1790, on le condamne à être roué vif à Aix.

On raconte que des amis avaient organisé sa fuite.

Quand on l'amène à son supplice, les complices de Martel jettent des pierres sur les bourreaux, qui, complètement paniqués, s’enfuient en courant !

Martel prend lui aussi ses jambes à son cou, mais on le rattrape à temps.

On retrouve le bourreau caché au fond d'une église.

On peut alors appliquer la sentence... Mais attendez un peu !

Réincarné en momie maçonnique

L'histoire ne s'arrête pas là : des francs-maçons récupèrent le corps de Martel des années plus tard pour le placer dans leur loge, un encrier à la main, à l'entrée de leur « cabinet de réflexion. »

C'est le lieu où les futurs maçons faisaient leur initiation et rédigeaient leurs « testaments philosophiques. »

Imaginez un peu leurs têtes en découvrant ce drôle d'épouvantail, qui grâce à un système complexe de ressorts, leur tendait l'encrier !

En plus, l'aspect de son visage tout noirci était particulièrement effrayant, racontait-on...

Source

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !