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Comment le clocher de Saint-Pierre de Saintes a failli disparaitre

Quand : 1568

La cathédrale | Cobber17 / CC-BY-SA
Cathédrale Guerres de Religion François de Coligny d'Andelot Gaspard de Coligny Cathédrale Saint-Pierre de Saintes

Les Coligny entrent dans Saintes !

Guerres de Religion. Du sang sur la ville de Saintes ! Et gros danger sur le clocher de la cathédrale Saint-Pierre !

Les travaux de celle-ci avaient commencé en 1450. Elle n'est pas encore terminée, quand les protestants déboulent et la saccagent, pendant les guerres de Religion, en 1568...

À la tête des troupes qui entrent dans Saintes, deux têtes connues, tiens, vous les reconnaissez ? L’amiral Gaspard de Coligny et son frère François d'Andelot !

De retour de guerres en Poitou, les voilà de passage à Saintes.

Les Protestants saccagent tout. Massacrent les prêtres.

Dans leur fureur, ils se dirigent vers la cathédrale et commencent à s’attaquer à la base du clocher.

Démolir ou ne pas démolir le clocher ?

Sauf que l’on fait remarquer aux deux frères que le clocher est tellement massif, tellement grand, que l’on va le faire tomber, certes… mais sur les maisons et une partie de la ville !

Même les révolutionnaires, en 1793, abandonneront l’idée !

Saint-Pierre de Saintes, cathédrale et insigne basilique (1871) nous raconte :

« Quelques habitants leur remontrèrent le dommage que le dit clocher ferait s’il était mis par terre, et qu’ils les suppliaient de faire cesser cette entreprise. Et que ce serait un fort grand dommage vue que c’était une des belles marques de France. »

Les deux frères réfléchissent. Oui, bon, c’est un peu idiot, de détruire pour détruire, même des monuments catholiques...

Alors ? Démolition ou pas ?

Un sauvetage inespéré !

Finalement, les frères Coligny se disent que, oui, le clocher leur sera bien plus utile entier. En y installant une sorte de bastion en hauteur, d'où ils pourront surveiller l'ennemi !

Et voilà comment les plus célèbres protestants de France sauvent le clocher de la cathédrale de Saintes de leur propre démolition...

Quid des cloches ?

« Les cloches qui étaient dedans furent vendues une partie a un huguenot que l’on appelait Piaud, avec force piliers de bronze qui étaient en la dite église et le surplus des dites cloches avec autre métal fut mené a La Rochelle. »

Un trésor sur les eaux

Et pour l’intérieur de la cathédrale ? Les écrits d'époque rapportent la magnificence de l'ameublement.

Par exemple, le chœur était tendu de tapisseries d'une quinzaine de mètres, tissées de fils de soie d'or et d'argent !

Histoire de l’église Santone et Aunisienne (1843) rapporte aussi :

  • des reliquaires en pierres précieuses ;
  • des ornements sacerdotaux couverts d’or ;
  • de la vaisselle en argent ;
  • des livres de messe en vélin, avec couvertures en argent massif...

Alors, pour éviter que tout ne finisse brûlé en place publique, on remplit 2 grosses gabarres (bateaux à fond plat) avec tous les objets précieux... pour les envoyer en sécurité à Angoulême !

Mais des traîtres (des chanoines) en causent à un seigneur protestant, qui file intercepter la cargaison sur la Charente !

Sources

  • Louis Audiat. Saint-Pierre de Saintes, cathédrale et insigne basilique. 1871.
  • Émile Briand. Histoire de l’église Santone et Aunisienne. 1843.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !