Claude Bourgelat, le fondateur des deux premières écoles vétérinaires au monde !

De qui s'agit-il ?
Maisons-Alfort est connue pour sa célèbre école vétérinaire. Quoi de mieux, justement, que cette ville pour célébrer l'écuyer et vétérinaire Claude Bourgelat (1712-1779) ?
Injustement oublié aujourd'hui, il a pourtant fondé les deux toutes premières écoles vétérinaires au monde. La première à Lyon, sa ville natale, en 1761, puis à Maisons-Alfort en 1765 !
Sa statue à Maisons-Alfort
On doit la statue en marbre, sculptée en 1876 et inaugurée en 1879, au grand sculpteur Gustave Crauk. Elle se trouve à l'entrée de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort.

Claude Bourgelat en deux mots !
Avocat, écuyer... puis hippiatre !
Après une très brève carrière d'avocat à Lyon, Bourgelat obtient en juillet 1740 un brevet d'écuyer du roi à l'Académie d'équitation de Lyon : poste qu'il occupe entre 1740 et 1765. Il s’intéresse ensuite à l'anatomie du cheval, avec la collaboration de chirurgiens de l'hôtel-Dieu de Lyon.
En 1750, il publie Éléments d’hippiatrique, premier ouvrage français abordant l’hippiatrie : une science très ancienne, du grec hippos (le cheval) et iatros (le médecin).
Bourgelat pointe déjà la nécessité de former des professionnels pour soigner les maladies du cheval, dont l'étude est alors complètement lacunaire...

La toute première école vétérinaire au monde ouvre à Lyon
Avec la protection et le soutien de Bertin, intendant de la ville de Lyon et ministre de Louis XV avec lequel il s'est lié, c'est le 4 août 1761 que la toute première école vétérinaire au monde est fondée.
« Une école où l’on enseignerait publiquement les principes et les méthodes de guérir les maladies des bestiaux », à l'époque où de nombreuses épizooties déciment les troupeaux.
Bourgelat, de par son métier d'écuyer, ne se destinait qu'aux soins des chevaux : c'est Bertin qui élargit le projet à tous les « bestiaux » (ovins, bovins, caprins...)

L'ouverture de l'école de Maisons-Alfort
Le 1er juin 1764, l'école de Maisons-Alfort ouvre ses portes. Un édit royal nomme Bourgelat directeur.
L'enseignement y est gratuit. Les élèves, une fois diplômés, portent le titre « d'artistes vétérinaires. »
On vient de toute l'Europe : des écoles ouvrent ensuite, via les anciens élèves, de Madrid à Vienne, en passant par Skara en Suède. Ainsi, 23 écoles européennes voient le jour à cette époque !
La naissance du métier de vétérinaire
Le 27 décembre 1766, Louis XV crée un « brevet de privilégié en l’art vétérinaire », pour les élèves ayant accompli 4 années d’étude dans les écoles vétérinaires. La profession de vétérinaire était née !
Le saviez-vous ? D'où vient le mot vétérinaire
Le premier à utiliser le mot veterinarius est Columelle, un agronome latin du 1er siècle. Dans son livre De re rustica, il évoque la medicina veterinaria, « la médecine des bêtes de somme. »
En effet, dans l'Antiquité, la médecine des animaux différenciait le médecin des bêtes de somme, (veterinarius) de celui du cheval, (mulomedicus). Plus noble conquête de l'homme oblige, il a ses soins à part !
Bertin et Bourgelat proposent ainsi le terme « vétérinaire » pour désigner la médecine des animaux, VS l'hippiatrie, celle des chevaux.
Sources
Christophe DegueurceClaude Bourgelat et la création des écoles vétérinairesComptes Rendus Biologies (vol 335, mai 2012)
Laurent Ajdnik10 janvier 1762 : première École VétérinaireExploraLyon, exploralyon.fr, 10/01/2025
Robin DanielBourgelat et les écoles vétérinairesBulletin de la Société Française d'Histoire de la Médecine et des Sciences Vétérinaires (vol 1, 2002)