Connaissez-vous Louis Bréa ? À Nice se développe au 15e siècle une école de peintres, les « primitifs niçois. »
Ils sont d'origine italienne ou inspirés par l'art de ce pays : les plus connus s'appellent Jean Miralhet, Jacques Durandi, Jacques de Carolis et... Louis Bréa.
C'est de lui dont on va parler, car l'église de Cimiez conserve 3 de ses œuvres !
Né à Nice vers 1450, Louis (Ludovico) Bréa se forme parmi les peintres italiens.
La Piéta
Sa première œuvre, c'est la Piéta de Cimiez (1475) : mélange d’influences italienne et flamande. Un petit bijou !
C'est un triptyque sur fond doré, qui représente la Vierge assise en prière, Jésus couché sur ses genoux.
8 petits anges volent autour d'elle.
À gauche, vous l'aurez peut-être reconnu : saint Martin qui partage son manteau !
Détail amusant, son cheval gris a l'air tout raide, trop à l'étroit dans son volet de bois !
À droite, sainte Catherine. Avez-vous remarqué l'inscription ?
Elle dit :
« Hoc opus fecit fieri condam Nobilis Martinus de Rala cujus Executor fuit Nobilis Dms Jacobus Galeas 1478 Die 25 junii et Ludovicus Brea pinxit. »
« Noble Martin de Rala a donné ordre de réaliser cette œuvre. Noble Jacques Galéani a fait selon ses volontés, le 25 juin 1475 et Louis Bréa a été le peintre. »
La Crucifixion
Elle date de 1512 : déjà, la Renaissance se fait nettement sentir, avec ce paysage en perspective assez fouillé !
Aux pieds de Jésus, Marie-Madeleine, avec à sa droite un saint qui se frappe la poitrine avec une pierre, et deux bourgeois richement habillés.
À gauche, Marie dans les bras de saint Jean.
Là, dans la prédelle (la partie inférieure du retable), on a 4 petites scènes de la Passion, dont l'arrestation de Jésus et le portement de la Croix.
Source
- F. Brun. Article Jean Miraiheti et les trois Bréa. Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes (tome 12). 1890.