Où mettre Parpaille ?
On trouvait ici le tombeau de Perrinet Parpaille, le célèbre catholique devenu protestant enragé et pillard.
On avait autorisé sa famille à enterrer son corps ici, après son exécution en 1562.
De son tombeau aujourd'hui disparu, il reste ce fameux retable dit de Parpaille : le père de Perrinet le commande en 1524 à Imbert Boachon, le sculpteur de talent que l'on retrouve à Saint-Agricol d'Avignon avec son étonnant retable des Doni.
Il le commande en même temps que se construit à Saint-Pierre sa chapelle « de la Conception de la bienheureuse Vierge Marie. »
La Cène
À quoi ressemble ce retable, qui probablement a pu servir de tombeau à Parpaille ? Regardez : on y voit représentée la Cène (d'après L. de Vinci) en bas-relief.
Au-dessus, 3 statues dans leur niche :
- saint Pierre avec ses clefs ;
- saint André avec sa croix et un rouleau, avec écrit dessus Suscipe discipulum ;
- saint Paul avec son épée.
Le chroniqueur Jean Morelli, au milieu du 16e siècle, décrit le tombeau tel qu'il le voit.
Il mentionne bien nos 3 statues, la Cène, mais en plus, fait état de 2 statues de chanoines gardant le transi (gisant en forme de squelette) de Parpaille, flanquées de ces vers :
Quisquis ades, tu morte cades, sta, respice, plora, Sum quod eris, modicum cineris, pro me, precor, ora.
Une fois traduit, cela donne :
« Qui que tu sois, arrête-toi, regarde, pleure. Je suis ce que tu seras, de la cendre. Prie pour moi, je t'en prie. »
Plus les armes des Parpaille, « d'argent au lion de gueules armé. »
Sources
- Casimir Barjavel. Dictionnaire historique, biographique, et bibliographique du département de Vaucluse (tome 2). 1841.
- Guide Joanne : Avignon et ses environs. Hachette, 1903.