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Ce que racontent les fresques de Saint-Céneri

Les fresques | Pradigue / CC-BY-SA
Église paroissiale Église Saint-Ceneri

Saviez-vous qu'on redécouvre de belles fresques, en 1856 ?... cachées sous un épais badigeon.

Un certain Chadaigne, un artiste originaire de la région, les restaure.

Un peu trop au goût de certains ! Venez, allons les découvrir de plus près...

Voir Saint-Céneri et mourir !

Un ermite italien du nom de Céneri s'installe dans la petite cité au VIIe s, avant d'y mourir.

Un monastère et son église voient alors le jour : ils serviront de base à l'église romane actuelle !

Mais voici qu'arrivent les puissants seigneurs de Giroie qui font reconstruire l'église vers 1090.

Des seigneurs qui laissent leur nom au village : Saint-Céneri-le-Gérei, Gérei pour Giroie.

Les fresques

Saint Céneri

On commence avec 4 scènes de la vie de saint Céneri.

Comme l’épisode avec le miracle des chevaux tombés dans la rivière Sarthe.

Ou quand il guérit un estropié et un aveugle, avec son bâton de pèlerin dans une main.

La dormition de la Vierge

La dormition de la Vierge | ©GFreihalter / CC-BY-SA

Sous le manteau de la Vierge

Mais on a aussi des scènes plus traditionnelles. Comme le Christ en majesté ou la dormition de la Vierge.

La dormition, c’est une mort paisible et naturelle, chez les saints chrétiens. A la différence du martyr...

La Vierge Marie, elle, meurt doucement. Et la dormition, dans les représentations picturales, c’est la Vierge dans son tombeau : ce qu’on voit ici.

On a encore une belle Vierge au Manteau ou Vierge de Miséricorde.

D’après une légende médiévale, un moine cistercien qui contemple le ciel aperçoit tous les saints, anges et apôtres... mais pas de traces de moines de son ordre.

Inquiet, il cherche, cherche, et finit par prier la Vierge, désespéré.

Celle-ci lui ouvre les larges pans de son grand manteau, sous lequel se blottissent tous les moines cisterciens en prière...

Depuis, la Vierge au Manteau désigne une représentation de la Vierge qui protège tous ceux qui en ont besoin.

La Vierge au manteau

La Vierge au manteau | ©GFreihalter / CC-BY-SA

Deux par deux !

Mais ce qui est amusant, ici à Saint-Céneri-le-Gérei, c’est que les petits personnages sous le manteau semblent aller par deux : un homme, une femme...

La Vierge de miséricorde, étude d'un thème iconographique (1908) raconte qu’il pourrait s’agir d’une « confrérie de charité ».

Confrérie typiquement normande, on en a une qui se fonde à Saint-Céneri, au Moyen Age.

Ce sont des paroissiens réunis en confrérie pour s’occuper bénévolement des inhumations et soutenir les gens en deuil.

Une tradition née avec les épidémies de peste du Moyen Age, restée longtemps très vivace en Normandie.

Les femmes pouvaient assister aux charités, à condition que leurs maris acceptent... d’où nos petits couples sous le manteau.

Oh, minute ! Après cette Vierge, regardez ! On a un homme qui semble glisser sur une pente raide, avec en bas... les flammes de l’Enfer et des monstres qui s’apprêtent à le dévorer vivant !

Sources

  • Abbé Desvaux. L'article Excursion archéologique à Saint-Cénéri-le-Gérei dans Annuaire des cinq départements de la Normandie (62e année). 1895.
  • Paul Perdrizet. La Vierge de miséricorde, étude d'un thème iconographique. 1908.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !