Encore un cas d'apparition divine !
Ici, en pleine montagne, à une dizaine de kilomètres de Gap, c'est à la jeune Benoîte Rencurel que la Vierge se présente, un beau jour de 1664.
L'histoire ? La voilà...
L’apparition
Notre jeune bergère conduit ses bêtes dans la montagne, par une belle journée d'été.
Un peu fatiguée, elle décide de se reposer un moment dans une petite grotte, où elle avait pris l'habitude de venir prier.
À peine entrée, elle se retrouve devant une dame resplendissante tenant un beau bébé dans ses bras.
Benoîte ne sait pas quoi penser ! Est-ce une apparition... ou une personne de chair et d'os ?
Rentrée dans son village, elle raconte son étrange rencontre : quelqu'un de son entourage lui suggère de demander l'identité de la dame, si elle la voit encore la prochaine fois !
La jeune fille retourne dans la grotte quelques jours plus tard : la dame est là !
Le vœu
Benoîte lui pose sa question, à laquelle elle lui répond : « Je suis Marie, mère de Jésus. »
Enfin ! La réponse tant attendue par notre bergère...
La Vierge lui apparaîtra de nombreuses fois, jusqu'à ce jour où... celle-ci lui dit : « Vous ne me verrez plus dans ce lieu. »
Effectivement, la dame n’apparaît plus à la bergère, pendant un mois !
Passé ce délai, alors qu'elle se trouve au lieu-dit le Laus, Benoîte revoit enfin la Vierge.
Elle lui dit qu'elle ne reviendra plus qu'à cet endroit, dans une chapelle cachée qu'il faut qu'elle trouve. Une chapelle ? Oui !
Construite en 1640 par des montagnards... C'est là que Benoîte est attirée par des odeurs d'encens.
La Vierge lui demande alors de faire construire une grande et belle église, juste ici.
Bon, en attendant, vous imaginez bien que la rumeur d'une apparition divine ne tarde pas à courir...
La basilique de Benoîte
Aussitôt, des flots de pèlerins accourent : des guérisons miraculeuses s’enchaînent bientôt dans la toute petite chapelle qui pouvait à peine contenir... 15 personnes ! On doit absolument reconstruire.
Dès 1665, on se met à l'ouvrage. Chaque pèlerin apporte pièce par pièce de quoi faire avancer le chantier.
Benoîte quant à elle dessine les plans et dirige les travaux. Une fois l'église consacrée, on se mettra à parler de ces odeurs qui exhalent de l'église.
Le vicaire de Gap dira :
« Les odeurs sont si suaves, si délicieuses et donnent une si grande consolation que celui qui les sent croit déjà jouir par avant-goût du ciel »...
Benoîte, elle, finira par rentrer dans les ordres. Ses apparitions, reconnues comme véritables par l’Église, sont les toutes premières reconnues en France, après celles de Lourdes !
On peut voir sur le site la basilique abritant le tombeau de sœur Benoîte, sa maison, la chapelle du Bon-Rencontre...
Source
- Paul Guérin. Les Petits Bollandistes : vies des saints (tome 5). 1872.