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Trempette et galipettes pour l'évêque de Gap

Quand : 1778 - 1784

Le château | Aups / CC-BY-SA
Château Festivités Château de Charance

Les évêques débarquent

Charance devient la résidence des évêques de Gap dès 1273.

Des évêques placés au même niveau que les rois, mazette !

Ils ont même le droit de battre monnaie : de la monnaie qu'ils faisaient fabriquer au château même !

Transformé en grande exploitation agricole par l'évêque Gabriel de Sclaffanatis à la fin du 15e siècle, notre château n'est pas pour autant abandonné.

Mieux, au 16e siècle, les évêques prennent le titre de comtes de Charance !

Le domaine reste une grosse ferme pendant tout le 17e siècle, jusqu'à ce que l'armée du duc de Savoie pille Gap et l'incendie en 1692... le château avec.

On procède aussitôt à des réparations. Et le château actuel voit le jour !

À l'eau avec les dames...

Le Charance actuel date de 1745 : l'évêque de Gap Jacques-Marie de Caritat de Condorcet (l'oncle du célèbre mathématicien) fait arracher les vieux arbres des allées, pour planter une promenade toute neuve.

Son but ? Transformer le vieux château en luxueuse demeure d'agrément !

L'évêque après lui, Maillé de la Tour, passe les mois d'été au château.

On dit qu'il a « fait de Charance le château le plus riant qu'on put trouver à 20 lieux à la ronde »...

Il s'agit de Jean-Baptiste Maillé de La Tour Landry, évêque de Gap entre 1778 et 1784.

Un grand monsieur, issu d'une vieille lignée originaire du Maine... mais un peu frivole sur les bords !

Sa réputation est bien connue, à Gap. Il va finir par avoir les oreilles qui sifflent, notre évêque !

Avec toutes ces petites chansons osées que l'on chante à son sujet...

On aime bien raconter que l'évêque ne manquait pas, le jour de la Saint-Louis, de danser avec les plus belles demoiselles, comme le voulait la tradition !

Sans compter les autres chansons bien plus grivoises, qui disaient que l’évêque n'était jamais mal accompagné...

Pendant leur séjour à Charance, ses amis religieux, nettement plus réservés que lui, se faisaient embarquer (c'est le cas de le dire) par des demoiselles dans de frêles esquifs que l'on mettait à l'eau dans les bassins. Demoiselles qui les faisaient ensuite chavirer et riaient de les voir à l'eau...

Amusez-vous bien, oui ! Profitez... la Révolution arrive ! Hop, dehors, tout ce petit monde.

Et Maillé ? Il déménage à Paris pendant la Terreur où, déguisé en garde national, il sauve la vie à des prêtres réfractaires... avant d'être nommé évêque de Rennes en 1802 et de mourir 2 ans après...

Source

  • Théodore Gautier. Histoire de la ville de Gap et du Gapençais. 1910.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !