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Toussaint, Samain, Halloween

Inisheer, îles d'Aran | Mith / CC-BY-SA

Le soir du 31 octobre, on fête un passage, celui de l'été à l'hiver, ouvrant ainsi un portail vers un Autre-Monde... La Toussaint, fête de tous les saints ! Mais de quand date-t-elle ? C'est le pape Boniface IV, à Rome, qui en fait la première dédicace en 607 : l'ancien temple païen de la ville, dédié à la Vierge, est rebaptisé Notre-Dame-des-Martyrs en l'honneur de tous les martyrs. Vers 730, le pape Grégoire III fait construire une chapelle pour tous les saints, à l'intérieur de l'église Saint-Pierre de Rome. Mais ça, ça se passe en Italie. Et la France ? La fête y est introduite en 835, lorsque le pape Grégoire IV vient y faire un voyage : la Toussaint est alors fixée le 1er novembre. Les Celtes, eux, célébraient la Samain la nuit du 1er novembre, bien avant cela ! Tout comme nos ancêtres les Gaulois, qui fêtaient Samonios. Cette tradition sera abolie par la création de la Toussaint en 835... Bon, alors, c'est quoi, cette Samain ? Un moment où les vivants pouvaient communiquer avec les morts... C'est une fête de transition, qui célèbre le début d'une année nouvelle, la fin de l'été et le début de l'hiver. Ce n'est pas un hasard si les Bretons appellent le mois de novembre Miz du, « mois noir » : l'automne est là, l'hiver va arriver, le temps est plus rigoureux, le travail à l'extérieur plus pénible, la nuit tombe plus vite et qui dit nuit, dit obscurité, ombres angoissantes et choses inexpliquées... En Bretagne d'ailleurs, on a toujours dit que le soir de la Toussaint, il y a plus d'âmes dans chaque maison que de grains de sable dans la mer et sur le rivage... Les Celtes ont toujours eu un rapport assez privilégié avec ces choses-là. Tenez, prenons Halloween : célébration celte par excellence, la descendante de Samain, si vous voulez ! Cette fête païenne qui signifie « eve of all saint's day » (veillée du jour de la Toussaint) nous vient d'Irlande et d'Ecosse, avant que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie ne se l’approprie avec l'exode massive d'émigrés irlandais au XIXe s. Chez nous, le 1er novembre, les traditions ont longtemps perduré : en Provence, mais aussi dans le Périgord et en Normandie, on laissait la table dressée et les restes sur la table. Pour les âmes gourmandes, du lait et des crêpes étaient déposés sur le rebord de la fenêtre, en Bretagne. En Corse, c'est une cruche rempli d'eau. Les Bretons laissaient une bûche brûler, appelés « bûche des âmes (kef ann anaon). Et oui, il faut que l’âme qui revient chez elle se sente bien : dans les Vosges, on défaisait les lits et on ouvrait les fenêtres pour que les âmes puissent revenir chez elles, se poser quelques instants dans les lieux qui leur avaient été chers... Qui dit Toussaint dit fantômes et autres choses d'outre tombe ! Ca tombe bien, voilà notre sélection de légendes, d'endroits bizarres et hantés, de musées tout aussi effrayants !

1 - Nos châteaux hantés préférés 2 - Endroits étranges, personnages mystérieux : notre sélection 3 - Musées insolites 4 - Lieux maudits

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !