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Saint Torpès : châtiment cruel et bravade !

Quand : 29 avril 68 ap J.C.

Le port | François de Dijon / CC-BY-SA
Port Port de Saint-Tropez

Découvrons qui se cache derrière ce Torpès, qui a laissé son nom au petit port varois de Saint-Tropez !

Torpès endure le martyr

Torpès le Pisan

Torpès est un Italien de Pise, officier de Néron, au 1er siècle. Il fait partie de ces quelques personnes qui se convertissent au christianisme.

Or, à l’époque, les Romains sont païens. Autant vous dire que la conversion passe très mal !

Alors, le jour où Torpès assiste à l'inauguration d’un temple dédié à Diane et qu’il refuse de s’agenouiller devant, malheur !

L'empereur Néron (en personne) le fait arrêter. La sentence réservée aux chrétiens ? La mort !

Qui prend à l'époque des degrés de raffinement extrême, vous allez voir...

Les tortures

C'est donc la torture qui attend ce pauvre Torpès.

Qui ne va pas vraiment se dérouler comme Néron l'avait prévue...

On commence par le ligoter à une colonne, les cordes mordant sa peau, fouetté jusqu'à ce que son corps ne soit plus qu'une grosse plaie béante.

Mais la colonne se craquelle... chancelle... et s'effondre sur ses bourreaux !

Ensuite, les lions qui devaient le dévorer l’ignorent com-plè-te-ment !

Le châtiment du sac

Le bourreau perd patience : le 29 avril 68, Torpès se fait décapiter. Puis, on jette son corps dans une barque, avec un chien et un coq.

Pas pour lui tenir compagnie, non. Ils sont chargés de le boulotter tout cru !

Il s'agit de la peine de mort réservée habituellement aux parricides, chez les Romains.

On plaçait la victime dans un sac de cuir cousu, avec, à l'intérieur, des animaux considérés comme mauvais (chien, coq, singe ou serpent).

Avant de jeter le sac dans la mer ou le cours d'eau le plus proche.

Mais pourquoi Torpès a-t-il subi le châtiment réservé aux parricides... mystère !

Sur les rivages d'Heraclae

La petite embarcation arrive enfin un jour sur une petite plage nichée non loin de la paisible cité d’Heraclae Caccabaria, le Saint-Tropez primitif.

Vous remarquerez au passage que, ni le chien, ni le coq, n'ont attaqué Torpès dans le sac, pendant le voyage...

Une dame romaine convertie au christianisme récupère le corps de Torpès, et l’enterre dans le plus grand secret. Les habitants en feront le saint patron de leur ville.

Les deux bestioles, elles, ont donné leur nom à deux communes du Var : Cogolin pour le coq et Grimaud pour le chien !

La bravade de saint Torpès

La bravade ? Une fête typique de Saint-Tropez, qui pendant 3 jours commémore saint Torpès, du 16 au 18 mai.

  • Le buste-reliquaire du saint se fait promener en procession dans la ville, au son des fifres et des tambours ;
  • le « capitaine de la ville » et ses soldats mènent la danse. Car la bravade (bravoure) rend aussi hommage à tous ceux qui, militaires ou pêcheurs, pendant des siècles, ont vaillamment défendu la ville et son port des envahisseurs !
  • au milieu de la procession résonne le fracas des tirs à blancs des armes à feu : cela s'appelle la tromblonade !

Sources

  • Maurice Colinon. Guide de la France religieuse et mystique. Éditions Tchou, 1969.
  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !