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Qui est l'Anglais qui donne son nom au château de Malbrouck ?

Quand : 1705

Marlborough | Skara kommun / CC-BY
Château Château de Malbrouck

Savez-vous d'où vient le nom du château de Malbrouck ?

Du duc de Marlborough, qui l'occupe en 1705, pendant la guerre de Succession d'Espagne !

Après un point rapide sur la guerre de Succession espagnole et l'occupation du château lorrain de Malbrouck, découvrez l'origine de la chanson Malbrough s’en va-t-en-guerre !

La guerre de Succession d'Espagne

L'Espagne cherche son roi

Tout commence avec le roi d’Espagne Charles II. Plus très frais depuis longtemps, l’Ibère végète sur le trône. On attend qu’il passe l’arme à gauche...

Avec son épouse, Marie-Louise d’Orléans, il n’a pas eu d’héritiers. L’avenir semble bien flou...

Quand Charles finit par mourir, fin 1700, il a désigné son successeur, dans son testament : son petit-neveu, le duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, alias Philippe V d'Espagne.

Louis XIV pousse le bouchon !

Louis XIV accepte. Mais ce n'est pas pour ça que son petit-fils, nouveau roi d'Espagne, doit renoncer à ses droits sur le trône de France !

La situation hérisse le poil des grands d’Europe. Qui n’aiment pas la façon dont Louis place ses pions, pour prendre toujours un peu plus de puissance.

Sans compter qu’il occupe aussi les Pays-Bas espagnols...

Le 13 mai 1702, l’Angleterre, la Prusse et l’Autriche déclarent la guerre aux Français. C’est parti pour 13 ans !

Malbrouck

Malbrouck | ©Orchi / CC-BY-SA

L'occupation du château de Malbrouck

Au début de la guerre, la France mène. Mais c’est sans compter l’arrivée de l’Anglais John Churchill, 1er duc de Marlborough.

Le duc aïeul de Winston Churchill !

Malbrouck, comme disent les Français avec l'accent...

Grand stratège, général génialissime, c'est un vrai forcené qui épuise la fière armée de Louis XIV...

Il veut en découdre avec le Français, oh oui !

Mais où sont passés les Anglais ?!

Mais là, pour le moment, Marlborough occupe l'actuel château de Malbrouck, avec son armée de 100 000 soldats, prête à en découdre.

Un château qui ne s'appelle pas encore Malbrouck, mais Meinsberg...

Marlborough attend le renfort du prince de Bade, indispensable pour envahir la France et anéantir les 50 000 soldats de Louis XIV, postés face au château.

Mais le prince tant attendu n’arrivera jamais...

Et hop, on file à l'anglaise !

Alors, plus trop sûr de sa victoire, Marlborough file à l’anglaise par une nuit brumeuse et lève le camp...

D’où la surprise des Français au petit matin, qui découvrent que l’ennemi a levé le camp tout seul, sans avoir eu besoin de se battre !

Marlborough

Marlborough | ©Austrian National Library (ÖNB) / Public domain

Malbrough s’en va-t-en-guerre

Malbrough s’en va-t-en-guerre, mironton, mironton, mirontaine... ah tiens !

Bien sûr que c’est notre Marlborough, qui donne son nom à la célèbre chanson !

L'origine de la chanson

En septembre 1709, à la bataille de Malplaquet, le duc se fait salement blesser. On le dit même mort...

Les Français composent alors une chanson, Malbrough (prononciation frenchie) s’en va-t-en-guerre.

En fait, on apprendra que Marlborough a survécu !

Marie-Antoinette et Mme Poitrine

Vite créée, vite oubliée... la chanson vivote un peu dans l'Est de la France, puis... nous voilà en 1781.

Marie-Antoinette confie son fils, le Dauphin, à une brave paysanne du nom de Mme Poitrine.

La nounou lui en chantait, des chansons, au petiot ! Surtout celle qui parlait de Malbrough.

Amusée, la reine retient la chanson. Elle accompagne même la dame au clavecin.

Bientôt, tout le monde la chantait à Versailles... de là, elle passe à Paris, puis dans toutes les villes de France et toutes celles d’Europe !

A Jolly Good Fellow

Les Anglais adaptent la mélodie sous le titre For He's a Jolly Good Fellow.

Une chanson très populaire, dans les pays de culture anglaise... avec une mélodie qui vient de France, donc !

Sources

  • Richard Sourgnes, ‎Xavier Brouet. La Lorraine pour les Nuls. Éditions First, 2012.
  • Article La légende et la vérité : Malbrough s'en va-t-en guerre. Le Courrier de Vaugelas (10e année, n°1). 1890.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !