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Petite histoire du pont Flavien

Quand : 10 av J.C.

Le pont | Carole Raddato / CC-BY-SA
Gallo-romain Pont Pont Flavien

Un pont en honneur d'un grand homme

La première question qui vient à l'esprit, c'est bien « pourquoi un pont aussi colossal à cet endroit précis » ?

Une voie antique se trouvait près du pont, mais pas d'autres monuments romains n'ont été retrouvés, alors...

Le pont porte en fait le nom de celui qui le fait construire, au 1er siècle, un flamine (prêtre romain) du temple de Rome et d'Auguste, qui donne une forte somme d'argent pour que l'on érige deux arcs de triomphe en son honneur, à chaque extrémité du pont qui relie les deux rives de la Touloubre.

Une inscription dit d'ailleurs : L. DONNIVS C.F. FLAVOS. FLAMEN ROME ET AUGUSTI TESTAMENTO FIEREI IVSSIT. ARBITRATV C. DONNIEI VENAE ET C. ATTIEI RVFEI, ce qui veut dire :

« Ce pont a été construit aux frais et sur ordre de Donnius Flavus, prêtre de Rome et d'Auguste, par les soins de ses exécuteurs testamentaires, Donnius Vena et Attius Rufus. »

Il mesure 6 m de large, 21 m de long. Comme les ponts de l'époque, il n'a qu'une seule arche en plein cintre : celle-ci mesure 12 m de diamètre.

Sur les deux arcs de 7 m de haut, aux pilastres cannelés, on a des statues de lions sur les entablements (un seul est d'époque, les 3 autres datent du 17e siècle).

Restaurations

Il a beaucoup été restauré, ce pont, au cours du 18e siècle !

Grâce à l'intervention des États de Provence notamment, en 1763, qui prennent conscience de sa vétusté.

Qui va s'occuper de la restauration ? Le sculpteur Chastel !

Oh, on l'a déjà vu à l’œuvre à Aix-en-Provence, sur les fontaines de la place de l'Hôtel-de-Ville et de la place des Prêcheurs...

Il doit entre autres refaire la patte d'un lion (le seul datant de l'époque romaine) et remplacer les pierres manquantes.

Des pierres blanches de Calissanne, une carrière située à quelques kilomètres de Saint-Chamas et des pierres jaunes de Barbette...

L'architecte Michel-Robert Penchaud l'a lui aussi bien restauré, au début du 19e siècle.

Saviez-vous que l'on appelle aussi ce pont « pont Surian », du nom d'un consul du 17e siècle qui le fait restaurer, en payant les travaux de sa poche ?

Geste généreux qui lui a valu la postérité...

Sources

  • Isidore Gilles. Le département des Bouches-du-Rhône. 1884.
  • Frédéric Bernard. Guide itinéraires : de Lyon a la Méditerranée. 1855.
  • Henri du Cleuziou. L'art national : étude sur l'histoire de l'art en France. 1882.
  • Pierre Larousse. Grand dictionnaire universel du 19e siècle (tome 3). 1867.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !