Visite une fois par an !
Le château ouvre exceptionnellement une journée par an, pendant les Journées du Patrimoine en septembre !
Ne ratez pas ce rendez-vous : les amateurs de Viollet-le-Duc et les dingues de châteaux-forts y trouvent leur compte !
C'est un exemple unique de donjon médiéval revisité à la sauce néogothique.
On visite quelques salles, dont la belle et haute bibliothèque.
Ouvrez l’œil : un peu partout se cachent des sculptures amusantes d'animaux ou de guerriers… C’est parti pour la visite !
Une forteresse au bord de la Creuse
Situé au bord de la Creuse, au milieu du département de l'Indre, c'est ce gros et haut donjon carré qui attire l'attention !
Flanqué de ses 4 tours cylindriques, il en impose !
Si on oublie les remaniements dont il a fait l’objet au cours du 19e siècle, il s’agit du plus vieux donjon de France, avec les donjons carrés de Niort et de Beaugency !
Pourquoi avoir construit un château à cet endroit désert ?
En fait, au Moyen Age, le Berry se trouve voisin du Poitou et du Limousin : de belles provinces certes, mais anglaises !
Le roi de France et les Anglais sont donc sans arrêt en train de se chercher des noises. Du coup, on doit se protéger.
Ici, la Creuse offre une barrière naturelle très efficace contre l'ennemi, la rivière étant très, très tumultueuse. Donc difficilement franchissable !
Un fabuleux colosse de pierre
Le fils du seigneur de Ruffec, Gaudin (premier seigneur de Romefort), construit donc son donjon.
Nous sommes à la toute fin du 12e siècle.
Trois enceintes gigantesques voient le jour, pour protéger le donjon.
La plus importante d’entre elles descend jusqu'à la Creuse.
Il ne reste rien de ces murs d'enceinte aujourd'hui, juste les bases d'une tour ronde assise à l'écart du donjon...
Le logis
En face du donjon, on a le corps de logis flanqué d'une tour ronde avec son aile en retour d'équerre.
Un logis qui a subi bien des remaniements, au 19e siècle, mais qui date probablement du 15e ou 16e siècle...
Le donjon carré de 30 m de haut se trouve à 22 m au-dessus du niveau de la Creuse.
Il a gardé la même physionomie qu'il avait au Moyen Age... ou presque.
Il a subi de véritables chamboulements, au cours du 19e siècle !
C'est qu'il se trouve en bien mauvais état, alors.
Il a été trop longtemps abandonné : du coup il n'a plus de toit, ses salles sont ouvertes à tous vents, remplies d'humidité...
Le néogothique s'en mêle
C'est la famille de Bondy qui transforme Romefort et le sauve de la ruine, entre 1872 et 1877.
Elle demande de l'aide à l'architecte Harveuf (élève de Viollet-le-Duc), pour restaurer ce formidable morceau de Moyen-Age.
À l'époque, on aime un style qui deviendra célèbre sous le nom de « néogothique » ou style troubadour...
Une revisite du Moyen Age peu académique, qui fait hurler les puristes !
L'architecte perce de grandes ouvertures romanes dans les murs, transforme les intérieurs dans le style troubadour... faisant perdre à Romefort un peu de son côté défensif originel.
À l'intérieur, il aménage la bibliothèque en réunissant le 2e et le 3e étage.
La salle ainsi créée est très haute, flanquée d'une mezzanine à balustrades très peu médiévale, c'est vrai...
Du temps du Moyen-Age, cet espace abritait la « salle de réunion » des seigneurs : elle desservait les chambres et les latrines situées dans les tours rondes qui flanquent le donjon.
Tout en haut se trouve un chemin de ronde d'où l’on a une jolie vue sur la campagne berrichonne et sur la Creuse.
Sources
- Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
- Visite guidée lors des Journées du Patrimoine.