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Une petite histoire de Castelnau-Bretenoux : des reliques de Louis IX au château ?

Quand : 1270 - 1308

Collégiale Saint-Louis du château | ©Velvet / CC-BY-SA
Château Relique Louis IX Château de Castelnau-Bretenoux

Rendez-vous dans la collégiale Saint-Louis, voisine du château de Castelnau-Bretenoux : Jacques de Castelnau la fait construire dès 1507.

Au programme, un mystérieux bras-reliquaire dit de saint Louis !

Un reliquaire du 13e siècle

Fabriqué en cuivre et argent repoussé sur bois, le reliquaire date de la toute fin du 13e siècle, ce qui en fait un objet particulièrement rare !

Remarquez sa fleur de lys finement gravée sur l’argent...

Des restes éparpillés

Mais que fait une relique du grand saint Louis, au château de Castelnau-Bretenoux?

Le roi Philippe le Bel pourrait l’avoir donnée à Guérin de Castelnau en 1308 (il avait accompagné le roi en croisade), lors de la répartition des reliques de son grand-père.

En effet, au lendemain de sa mort, le 25 août 1270 à Tunis, Louis IX voit ses restes se faire… éparpiller.

Le corps subit une séparation en trois parties : cœur, os, entrailles.

Un cœur et des entrailles mis de côté, un corps bouilli dans du vin pour séparer la chair des os et faciliter le transport vers la France.

Commence un long périple vers Saint-Denis, pour que, selon sa volonté, ses os et son cœur soient inhumés dans la célèbre nécropole.

Les entrailles prennent la route de la Sicile, à l’abbaye de Monreale.

Ça, c’est pour le premier dispatche !

Le second se passe après la canonisation du roi, devenu saint Louis : les restes deviennent des reliques !

Des reliques qui se retrouvent cette fois éparpillées un peu partout dans le monde… même au Canada !

La reliquaire de saint Louis

La reliquaire de saint Louis | ©Thierry46 / CC-BY-SA

Fémur, humérus ?!

Le légiste et anthropologue Philippe Charlier (on lui doit l’authentification de la tête d’Henri IV, l’analyse des traces de poison chez Agnès Sorel et Diane de Poitiers, entre autre) a analysé le contenu du reliquaire.

Déjà, il ne s’agit pas d’un bras, mais d’un fragment d’humérus, de tibia ou de fémur !

Ce qui veut dire :

  • soit qu’il s’agit bien de la relique de saint Louis, mais que les gens qui ont mis l’os dans le reliquaire ne connaissaient pas l’anatomie humaine ;
  • soit que ce n’est pas la relique du roi, ce qui ne semble pas plus étonnant que ça : à l’époque médiévale et très chrétienne, les reliques font fureur. On en trouve donc beaucoup de fausses...

Oui, c’est un fémur gauche et pas un bras, donc.

Mais à aucun moment, Philippe Charlier ne réalise d’analyse ADN qui lèverait le voile sur l’identité du « propriétaire » !

Mystère, donc. La relique de Castelnau-Bretenoux garde tous ses secrets...

Sources

  • Le documentaire Saint Louis le roi dispersé, de Dominique Adt (2018), diffusé sur France 5 le 20/03/2018.
  • Notice Bras-reliquaire de saint Louis sur le site POP, la Plateforme Ouverte du Patrimoine (Ministère de la Culture).

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !