This website requires JavaScript.

Petite histoire de la fontaine du Palmier en 6 anecdotes

Quand : 1806 - 1858

Fontaine de Palmier | ©Hop Phan / Flickr / CC-BY
Fontaine Fontaine du Palmier de Paris

1 - Les victoires de Napoléon

La fontaine du Palmier (1806) doit son nom à ses feuilles de palmiers qui la couronnent.

Elle commémore les victoires de Napoléon Ier : Lodi, Arcole, Rivoli, Pyramides, Marengo, Austerlitz, Ulm, Iéna, Eylau, Dantzig, Friedland et Mont Thabor !

Pfiou, sacrée liste… et dire que parmi ces noms, toutes sont devenues des avenues ou des rues parisiennes !

Fontaine du Palmier (É. Bouhot, 1810)

Fontaine du Palmier (É. Bouhot, 1810) | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

2 - Une statue à Carnavalet

La fontaine est surmontée par la statue de l’allégorie de la Victoire (ou Renommée), tenant entre ses mains des lauriers.

On la doit au sculpteur Louis-Simon Boizot.

Il dirige pendant 30 ans l’atelier de sculpture de la manufacture royale de porcelaine de Sèvres : on le connaît pour ses élégants biscuits et ses bustes, notamment ceux de Marie-Antoinette et Louis XVI.

Mais ce n’est pas la Victoire originale, que vous voyez ! Cette dernière a depuis rejoint le musée Carnavalet.

Il s’agit donc d’une copie, remplacée en 1900, indique le site officiel des collections de Paris Musées.

Boizot, Carnavalet

Victoire de Boizot, Carnavalet | ©NonOmnisMoriar / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

3 - Les autres sculptures de Boizot

Outre la Victoire qui surmonte la fontaine, on doit à Boizot les autres sculptures ornant la fontaine, à sa base.

On a quatre allégories :

  • la Tempérance, tenant d’une main celle de la Justice, une lampe à ses pieds ;
  • la Prudence, la main droite sur la massue tenue par la Force, autour de laquelle s’enroule un serpent. A ses pieds, un miroir et un coq ;
  • la Force, une massue dans une main, une peau de lion sur les épaules ;
  • la Justice, la main sur la garde d’une épée ; à ses pieds, les tables de la Loi et une balance.
Sculptures de Boizot

Sculptures de Boizot | ©Moonik / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

4 - Un incroyable déménagement !

22 avril 1858. L’opération excite les Parisiens, venus nombreux voir le spectacle.

On va déplacer la fontaine du Palmier tout d’un bloc, sans démonter quoi que ce soit !

On est en plein travaux du Paris de Haussmann. Paris chamboulé, Paris... redessiné !

Le pont au Change vient d’être reconstruit, le boulevard de Sébastopol tracé, le théâtre du Châtelet construit, tout cela sur les ruines du Châtelet médiéval.

Mais maintenant, la fontaine, qui date de l’époque de Napoléon Ier, n’est plus dans l’axe !

En plus, sa vasque a été enterrée à un mètre environ, après le remaniement du sol de la place.

Il fallait donc la déplacer, de 12 m, mais aussi l’exhausser pour qu’elle soit mieux mise en valeur.

On place la fontaine sur des rails, qui vont la conduire 12 mètres plus loin : des rails installés dans la roche constituant le soubassement de la fontaine.

La colonne de 24 tonnes bouge donc autour des 60 hommes qui avaient construit la charpente entourant la fontaine, manœuvrant les cabestans et les crics.

18 minutes suffisent à bouger la fontaine, devant les yeux ronds de la foule venue en masse.

On apercevait les gens massés aux fenêtres des maisons voisines, et jusqu’au sommet de la tour voisine Saint-Jacques !

Déplacement de la fontaine

Déplacement de la fontaine | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

5 - Les sphinx

On les dirait intégrés depuis toujours au monument, depuis son inauguration en 1808... les sphinx !

Pourtant, ces quatre créatures datent bien de 1858, époque à laquelle on a déplacé et rehaussé la fontaine de 12 mètres plus à l’ouest.

On les doit à Henri Alfred Jacquemart.

Vous le connaissez sûrement, c’est un brillant sculpteur animalier à qui l’on doit notamment les deux dragons de la fontaine Saint-Michel ou le Rhinocéros imposant, devant le musée d’Orsay...

Un sphynx

Un sphinx | ©Guilhem Vellut / Flickr / CC-BY

6 - Un décret impérial, de l'eau potable !

La fontaine du Palmier fait partie des 15 fontaines du décret dit de Saint-Cloud, adopté en mai 1806 par l’empereur Napoléon Ier.

Un décret qui ordonne la création de 15 nouvelles fontaines à Paris, pour améliorer l’approvisionnement en eau potable.

Un architecte ingénieur hydraulique va particulièrement s’atteler à la tâche : il s’appelle François Jean Bralle.

Nombres de ses créations n’ont pas résisté aux remaniements d’Haussmann : restent néanmoins la fontaine de Mars et celle du Fellah.

Sources

  • Jacques Hillairet. Connaissance du vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
  • Guides Bleus Paris. Hachette, 1994.
  • Inventaire général des richesses d'art de la France : Paris, monuments civils.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !