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Petite histoire de l'Opéra de Lyon

Quand : 1989

La façade | Daderot / Public domain
Salle de spectacles Molière Opéra de Lyon

Un théâtre itinérant

Mystères sur tréteaux

C'est au tout début du 18e siècle qu'un théâtre permanent s'établit à Lyon.

Je dis permanent, parce que dans le temps, c'était une autre paire de manche : les comédiens allaient de place en place et montaient leurs tréteaux un peu partout sur la voie publique.

On jouait surtout dans les églises au Moyen Âge, on y donnait des mystères : sortes de petites saynètes racontant la vie des saints et autres choses religieuses.

À Lyon, on sait qu'en 1538, un certain Jean Neyron fait une première tentative de théâtre « permanent », rue des Augustins.

Ce riche bourgeois avait acheté un énorme pâté de maisons près de l’église des Augustins, pour y faire construire un grand théâtre flanqué (on le sait grâce aux récits de l'époque) de plusieurs galeries superposées et décoré d'un plafond peint.

On y jouait, « les dimanches et les jours de fêtes après dîner », des « histoires de l'ancien et du nouveau Testament. »

La salle ne fait pas long feu, après la mort de Neyron.

Molière et sa troupe

Puis, en 1600, la manécanterie, près de la cathédrale Saint-Jean, fait office de salle de spectacles, lors de la visite du roi Henri IV.

Des comédiens italiens y jouent des tragédies.

Molière vient même jouer pour la première fois son Étourdi, en 1654 !

Oui, dans une petite salle, ancien jeu de paume, située près de l'église Saint-Paul.

Là, les actrices mesdemoiselles Duparc et de Brie quittent leur compagnie lyonnaise, pour rejoindre celle de Molière...

L'auteur revient quelques années plus tard jouer à Lyon, pour les plus pauvres, cette fois, avec tous les bénéfices reversés à l'hôtel-Dieu !

La salle actuelle

Dans le rôle titre...

La première salle de théâtre permanente date de 1713, située sur la place du Gouvernement.

Plusieurs fois détruite par des incendies, on la fait reconstruire par l’architecte Soufflot, en 1756.

On y joue pour l'inauguration Britannicus, avec la célèbre tragédienne parisienne mademoiselle Clairon, dans le rôle d'Agrippine !

Mais là encore, il faut entièrement reconstruire le théâtre : celui conçu par les architectes lyonnais Chenavard et Pollet, entre 1828 et 1831.

Au rez-de-chaussée s'installent alors plusieurs boutiques...

Il manque une muse !

Restauré en 1842 dans le style Louis XV par l'architecte René Dardel (à qui l'on doit la Bourse de Lyon), on a placé sur l'attique 8 Muses, les célèbres Muses de la mythologie grecque, filles de Zeus, que l'on associe toujours aux arts et aux lettres.

Mais... ces muses ne sont pas habituellement 9 ? Si ! Ici, on a fait disparaitre Uranie, la muse de l'Astronomie !

Par souci de symétrie, parait-il ... ou parce que la science de l'astronomie n'a rien à faire dans un théâtre, tout simplement !

Jean Nouvel aux commandes

Finalement, les travaux de la salle actuelle débutent en 1989.

On a beaucoup râlé, lorsque l'architecte Jean Nouvel ajoute un grand dôme moderne, au-dessus du théâtre.

Plutôt étrange, mais finalement, on se fait bien à ce mélange moderne/ancien !

Sources

  • Jean-Baptiste Monfalcon. Histoire monumentale de la ville de Lyon (tome 2). 1866.
  • M. Josse. A travers Lyon. 1889.
  • Claudius Brouchoud. Les origines du théâtre de Lyon. 1865.
  • Emmanuel Vingtrinier. Le théâtre à Lyon au 18e siècle. 1879.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !