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Petite histoire de l'amphithéâtre de Saintes en 5 anecdotes

Quand : 40 ap J.C. - 1982

L'amphithéâtre | Jebulon / CC-BY-SA
Gallo-romain Amphithéâtre de Saintes

1 - Saintes, la très puissante cité romaine

Saintes, ancienne Mediolanum Santonum fondée par les Romains, première capitale de la Gaule aquitaine, est l’une des trois provinces créées par Auguste, en - 27 avant notre ère.

Mediolanum Santonum veut dire « cité au milieu de la plaine des Santons » : les Santons sont un peuple gaulois qui vivent dans la région de Sainte, vers le 1er siècle avant notre ère.

Ils donnent plus tard leur nom à la région de la Saintonge (actuelle Charente-Maritime) et à la ville de Saintes !

Celle-ci se situe à un bout de la Via Agrippa, la grande voie qui relie Lyon à l'Aquitaine, en passant par le pays des Santons.

2 - Ingénieux !

Construit sous l'empereur Claude (vers 40 après notre ère), le théâtre de Saintes se trouvait à la périphérie occidentale de la vieille ville.

Et les architectes qui ont conçu cette vaste ellipse de 133 m de long sur 108 de large, ont eu une idée de génie : ils ont utilisé les versants des deux coteaux qui l'entourent pour construire les gradins !

Ceux-ci pouvaient recevoir 20 000 spectateurs, sur 3 rangs.

Regardez :

  • on peut encore deviner le podium, terrasse sur laquelle se tenaient les magistrats ;
  • les deux loges (vomitoires) à l'est et à l'ouest, d'où on lâchait les animaux sur les gladiateurs.
Les arènes

Le théâtre | ©Jebulon / Wikimedia Commons / CC0

3 - Porte des vivants, porte des morts

Leurs noms font froid dans le dos…

Je veux parler de ces deux grandes portes s’ouvrant vers l’extérieur. Mais à quoi font-elles référence ?

Celle des vivants (Sanavivaria) symbolise le triomphe, la lumière, d’où sortent les gladiateurs victorieux.

Celle des Morts (Libitinensis, de la déesse romaine des funérailles Libitina) est celle par laquelle on emporte les cadavres des combattants et des animaux tués ou mourants...

La porte des Vivants

La porte des Vivants | ©rene boulay / Panoramio / CC-BY-SA

4 - La fontaine d'Eustelle

Avez-vous vu ? Côté sud, on trouve une petite fontaine dédiée à sainte Eustelle.

Au 1er siècle de notre ère, c’est la disciple favorite de saint Eutrope, le premier évêque de Saintes.

Disciple un peu amoureuse, mais franchement romaine ! Sa conversion au christianisme ne passe pas vraiment comme dans du beurre.

Il faut sévir. Comment ? En zigouillant Eutrope.

Voilà notre Eutrope qui se fait lapider, frapper à coups de bâton, fouetter avec des lanières aux extrémités flanquées de plomb. Coup ultime : crac, le crâne brisé à coup de hache.

Et dire qu'Eustelle avait peut-être assisté aux derniers moments atroces d'Eutrope… Le cœur déchiré, elle recueille son corps brisé pour l'enterrer en secret.

Mais Eustelle ne renonce pas à propager sa foi. Oh, non : pour que son Eutrope ne soit pas mort pour rien.

Les avertissements pleuvent de la part des Romains. Elle s'entête. Rien à faire. Même son propre père n'y peut rien !

À bout, celui-ci la fait massacrer dans les arènes de Saintes. Il déposera son corps dans la tombe d’Eutrope.

Les deux âmes sœurs liées à jamais dans le sang et la haine de l'autre…

Mais vous savez quoi ? Les jeunes filles de la région venaient autrefois en pèlerinage sur la fontaine, pour espérer se marier dans l'année…

Les arènes inondées en 1982

Les arènes inondées en 1982 | ©Symac / Wikimedia Commons CC-BY-SA

5 - Une crue mémorable

24 décembre 1982. De grosses pluies d’hiver frappent Saintes. Un torrent de boue glacée !

Imaginez la Charente et ses affluents inondant tout et remplissant les arènes !

On n’avait jamais vu ça. Terrible.

Ça sera « la crue du siècle », avec une cote record de 6,84 m.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !