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Petite histoire de l'abbaye de Marmoutier en 7 anecdotes

Quand : 590 - 1710

Façade sud | Djangel / CC-BY-SA
Abbaye Bénédictin Abbaye de Marmoutier

1 - Au tout début, un Irlandais...

590. Saint Léobard fonde un petit prieuré à Marmoutier.

Léobard est un disciple de Colomban, le célèbre saint venu d’Irlande, débarqué en Bretagne pour évangéliser les chevelus païens de Gaule, d’Allemagne et de Suisse.

Léobard aussi est irlandais ; mais au lieu de la Bretagne, il file à l’Est de la France, direction la Bourgogne et l’Alsace.

En 600, le voilà premier abbé du monastère de Marmoutier... ce qui fait de Marmoutier la plus vieille abbaye alsacienne !

Le roi d’Austrasie Childebert II dote celle-ci d'un grand domaine : la Marche d'Aquilée.

2 - Le nom : de Maur... à Marmoutier

En 725, les bâtiments tombent en ruines par manque d'entretien, et l'abbé Maur obtient le droit de Thierry IV de restaurer le prieuré et d'y faire venir des moines.

Le monastère prend alors le nom de Mauri monasterium, « monastère de Maur », qui devient par la suite Maur-Moutier et finalement... Marmoutier !

L'église abbatiale

L'église abbatiale | ©Hermann Luyken / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

3 - Un proche du roi à Marmoutier !

En 827, un incendie détruit les bâtiments et l'église : on fait immédiatement reconstruire celle-ci.

C’est à ce moment que débarque Drogon de Metz, chargé du bon déroulé des travaux et de la direction de l’abbaye.

Drogon ? Le fils illégitime de Charlemagne et de sa donzelle, Regina. Frère du roi Louis le Débonnaire. Abbé du monastère de Luxueuil-les-Bains et archevêque de Metz.

En 833, il fait transférer les reliques de saints Céleste et Auctor (2e et 13e évêques de Metz) à Marmoutier, qui y restent jusqu’aux guerres de Religion : à cette époque, les restes sont mélangés par les protestants avec de vulgaires débris.

4 - Un mystère à trois têtes

La façade romane est la partie la plus ancienne de l'église (11e siècle). Et la plus belle !

Parmi tout le bestiaire fantastique sculpté, on remarque surtout le mystérieux personnage tricéphale, très celtique dans sa représentation.

Le tricéphale

Le tricéphale | ©Marc Auer / Flickr / CC-BY

5 - Des orgues exceptionnelles

Ne pas manquer les orgues d’Andreas Silbermann (tout début du 18e siècle), le fondateur de la célèbre famille facteurs d’orgues, actifs en Alsace au 18e siècle.

Une rareté, puisqu’il s’agit des seules restantes en Alsace signées Silbermann, avec les orgues de l’église d’Ebersmunster.

Le célèbre docteur alsacien, prix Nobel de la Paix, Albert Schweitzer, aimait à jouer sur les orgues de l'église abbatiale de Marmoutier.

Les orgues

Les orgues | ©Patrick Morio / Flickr / CC-BY

6 - Les cénotaphes

Les cénotaphes (sépultures sans restes mortels à l’intérieur) sont ceux de membres de la grande famille alsacienne de Wangen de Geroldseck, dont celui de Jean de Wangen.

La Revue catholique d’Alsace (4e année, 1885) raconte qu’il est mort dans la bergerie du château de Wangenbourg, « où l’avait fait enfermer son propre intendant » !

Cénotaphe de Jean de Wangen

Cénotaphe de Jean de Wangen | ©Ralph Hammann / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

7 - Les stalles

Ne pas manquer les magnifiques stalles Louis XV en bois de chêne.

Remarquez les emblèmes des quatre évangélistes (l’ange, l’aigle, le bœuf et le lion), ainsi que la flopée d’anges.

Les stalles

Les stalles | ©Hermann Luyken / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Source

  • Revue d’Alsace (1re année). 1882-1883.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !