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Mystère au château de Saint-Fargeau : où se cache le portrait du mort ?

Quand : 1793 - 1825

Le Peletier de St-Fargeau | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0
Château Révolution Française Homicide Mystère Louis-Michel Le Peletier de St-Fargeau Jacques-Louis David Château de Saint-Fargeau

Reçois ta récompense...

Au début du 18e siècle, la famille Le Peletier débarque au château de Saint-Fargeau.

Parmi eux, une tête connue... qui ça ? Michel Le Peletier de Saint-Fargeau, président au parlement de Paris, député de la noblesse et élu à la Convention.

Un député régicide, oui ! Il vote la mort de Louis XVI...

Ah, mais, il faut le comprendre aussi : issu d'une des plus grandes et vieilles familles de la noblesse de France, Louis avait bien senti le vent tourner, à la Révolution.

Mort de Le Peletier

Mort de Le Peletier | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Hop, petit retournement de veste pour passer du côté des révolutionnaires, et le voilà républicain.

Mais le lendemain de la sentence, il se fait assassiner au Palais-Royal par l'ancien garde du corps du roi, Pâris, qui en frappant, crache : « Reçois ta récompense. »

Funérailles royales dans la capitale, puis inhumation dans la chapelle du château de Saint-Fargeau...

Un Le Peletier ensanglanté

Une rumeur dit qu'un tableau du peintre Jacques-Louis David est emmuré quelque part au château, depuis 1825...

Jean d’Ormesson (descendant de la famille Le Peletier de Saint-Fargeau) en a beaucoup parlé... pourquoi ?

À cause du mystère qui entoure cet étrange tableau, qui représentait... Le Peletier sur son lit de mort, à la manière d’un Marat assassiné dans sa baignoire !

On le voyait immortalisé avec un glaive pendant au-dessus de lui, d'où goutte du sang.

Le Peletier mort (David, 1793)

Le Peletier mort (David, 1793) | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Dès le lendemain de la mort de Le Peletier (considéré comme « le premier martyr de la Révolution »), le tableau est exposé à la Convention.

David, lui, se sort sans encombres de la Révolution, embarque son tableau (avec celui de Marat dans sa baignoire) et file le cacher dans son atelier.

Une fois Napoléon devenu empereur, il devient son peintre officiel puis quand l'Empire s'effondre, on l'exile à Bruxelles... toujours avec son tableau sous le bras.

La honte emmurée

Mais pendant ce temps, la fille unique de Le Peletier, Suzanne, cherche à détruire toute trace du passé de son papa régicide !

Elle, la royaliste... La honte sur elle et sa famille !

À tel point qu'elle renie son nom et prend celui d'un cousin, Mortefontaine.

Elle rachète tout, tout ce qui le concernait, ses lettres, les écrits, tout... pour ensuite détruire ces preuves accablantes et humiliantes...

Suzanne Le Peletier (David, 1804)

Suzanne Le Peletier (David, 1804) | ©The J. Paul Getty Museum / Public domain

Mais une pièce lui manque : le tableau. David ne voudra jamais lui vendre : ses héritiers feront moins la fine bouche, et le céderont pour une belle petite somme.

On dit qu'elle n'a jamais détruit le tableau, mais a préféré le cacher dans les murs, lors de la rénovation du château.

Sans que l’on sache où exactement, bien sûr !

Source

  • Patrice Boussel. Guide de la Bourgogne et du Lyonnais mystérieux. Éditions Tchou, 1978.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !