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Mme de Sévigné, sous le mistral de Grignan

Quand : 1671 - 1694

Le château | Finoskov / CC-BY-SA
Château Festivités Mme de Sévigné Château de Grignan

Chez son gendre en Provence

Nous voilà au 17e siècle. Voilà la marquise de Sévigné !

Comment est-elle arrivée dans l'histoire du château ?

Sa fille, Françoise-Marguerite, a épousé François de Monteil, le comte de Grignan.

Un homme « fort bien laid » dit Saint-Simon, mais sympathique et honnête, qui fait carrière dans les armées de Louis XIV.

Il est déjà deux fois veuf, mais Mme de Sévigné le trouve suffisamment convenable, pour sa fille.

Celle-ci l'épouse en 1669, et la même année, il devient lieutenant général de Provence. Ce qui fait qu'il est toujours sur les routes...

Alors, les premières années de son mariage, Françoise reste avec sa mère, à Paris.

La mère poule est trop contente, tiens ! Puis Françoise part rejoindre son mari à Grignan, en juin 1671.

Mme de Sévigné va la voir : elle découvre ce beau pays provençal et y reste... 14 mois.

Elle reviendra 2 fois seulement (un voyage Paris-Grignan met 3 semaines en calèche), en 1690 et 1694, pour un total de 4 ans.

Marjolaine, melons... et mistral

Aah, qu'on est bien, à Grignan ! Ce n'est pas la dame qui vous dira le contraire, elle qui écrit à sa fille :

« Vous êtes une si bonne compagnie à Grignan, vous avez une si bonne chère, une si bonne musique, un si bon cabinet que, dans cette belle saison, ce n’est pas une solitude, c’est une république fort agréable, mais je ne puis comprendre la bise et les horreurs de l’hiver. »

Le mistral, ça décoiffe, et la marquise n'aime pas vraiment...

Mais c'est à travers ces lettres que s'écrivent mère et fille, que l'on découvre la vie à Grignan :

« Ah ! Quel fumet ! Sentez un peu. Ces perdreaux sont tous nourris de thym, de marjolaine et de tout ce qui fait le parfum de nos sachets ; il n’y a point à choisir. J’en dis autant de nos cailles grasses, dont il faut que la cuisse se sépare du corps à la première semonce, et des tourterelles, toute parfaites aussi. Pour les melons, les figues et les muscats, c’est une chose étrange : si nous voulions, par quelque bizarre fantaisie, trouver un mauvais melon, nous serions obligés de le faire venir de Paris ; il ne s’en trouve point ici. »

Le pire pour la marquise, au château ? Ce maudit mistral ! Qui souffle par paquets glacials jusque dans sa chambre...

Mme de Sévigné meurt à Grignan. Elle y sera même inhumée...

Magie noire ?

Bref ! De cette époque date la construction de l'aile des Prélats, par Jules Hardouin-Mansart, ainsi que le luxueux aménagement des appartements.

Trop de luxe, de fastes... le gendre de Mme de Sévigné dépense trop !

« Mais où a-t-il tant pris d'argent ? C'est de la magie noire », soupire la mère à sa fille.

Magie noire ou pas, la fille de la comtesse de Grignan, Pauline de Simiane, se voit contrainte de vendre le château en 1732...

Source

  • Lettres de Madame de Sevigné de sa famille et ses amis, précédées d'un notice par Charles Nodier. 1836.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !