Méchoui et vaisselles dorées : le Plessis de M. Bourré
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Quand : 1462 - 1506
Une protection bien piquante
On appelle plessis une maison ou un château entouré de « plesses. » Les plesses, késaco ?
Ce sont des palissades plantées dans les douves, destinées à se protéger.
Comme il y avait beaucoup de châteaux à plesses partout sur le royaume, on les appelait par le nom du seigneur qui les possédait : Plessis-Macé, Plessis-Bourré...
Un monsieur bien installé
Parmi tous les châteaux que le riche Jean Bourré fait construire, le Plessis reste sans conteste le plus beau !
L'historien Bourdigné, dans ses Chroniques d'Anjou, dit :
« Jean Bourré fit édifier en pays d'Anjou une très belle et forte place, appelée de son nom le Plessis-Bourré, qui est tenu un des châteaux de France pour ce qu'il contient, le plus aisé et le mieux bâti. »
Mais qui est donc ce monsieur Bourré ?
Trésorier de France en 1474, gouverneur de Charles VIII, il fait entre autres choses reconstruire le château de Langeais pour le roi.
Grâce à sa grande fortune, il fait élever ses châteaux de Jarzé et de Vaux (49).
L'histoire du Plessis commence lorsque Jean Bourré acquiert le domaine de « Plessis-le-Vent », en 1462.
Dès 1468, les travaux commencent, pour s'achever 4 ans plus tard. Jean peut enfin s'installer.
Et il en a, du bazar à ranger ! Il collectionne les belles choses : objets d'art, vaisselles d'or et d'argent, manuscrits enluminés...
Mais entre toutes ces merveilles, une seule bat toutes les autres : le très beau plafond de la salle des gardes, que l'on peut encore admirer aujourd'hui !
Méchoui, vin et poires
Les rois de France ne s'y trompent pas et apprécient beaucoup ce château du Plessis et ses alentours, lors de leur visite !
Louis XI débarque un jour d'été 1472, après s'être presque excusé auprès du sieur Bourré de ne pas avoir encore « visité son beau château, nouvellement bâti, et dont on lui racontait des merveilles. »
Charles VIII déboule en 1487, suivi par les ambassadeurs de Hongrie, la même année... Bourré y organise des fêtes somptueuses, où l'on mange des bœufs entiers, des moutons, accompagnés de « bon vin blanc de Vaux » et de « poires de bon Chrétien. »
Mais Jean, qui vient de se faire construire un nouveau château non loin de là, ne revient plus beaucoup au Plessis.
À sa mort en 1506, le château reste 2 siècles dans sa descendance...
Source
- André Joubert. Article La vie privée en Anjou au 15e siècle. Revue de l'Anjou (tome 8). 1884.