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Mai 1051, Reims : 4 choses à savoir sur l’unique mariage franco-russe de l’histoire de France

Quand : 19 mai 1051

Mariage d'Henri Ier et d'Anne de Kiev (XIVe s) | The British Library / Public domain
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Cathédrale de Reims, 19 mai 1051. Préparez-vous à assister au mariage d’Anne de Kiev et d’Henri Ier de France !

Le seul mariage, dans notre Histoire, qui unit une princesse russe à un roi français.

1 - Un problème de parenté fait d’Henri un vieux garçon... heureusement, Anne arrive

Mariages consanguins interdits !

Cette histoire commence par un problème.

En ce joli 11e siècle, figurez-vous que l’Église interdit les mariages entre parents jusqu’au 7e degré.

Ce qui veut dire que princes et rois se retrouvent dans un sacré pétrin, vu qu’ils ont presque tous entre eux des liens de parenté !

Idem pour Henri Ier... qui se demande, QUAND, à son âge (43 ans), il allait trouver une épouse.

Quand même ! Henri Ier, roi des Francs de 1031 à 1060... ce qui fait de lui le 3e roi de la dynastie capétienne, petit-fils d’Hugues Capet. Un bon parti, mesdames !

Et quant à avoir un héritier... hem !

Sa première épouse, fille de l’empereur allemand, ne lui en pas donné !

Chacun y trouve son compte

Henri envoie donc une ambassade faire le tour de l’Europe, afin de chercher une épouse.

Jusqu’au jour où on lui parle de la fille d’un certain Iaroslav de Kiev, la seule qu’il n’a pas mariée.

Petite-fille du grand Vladimir Ier, qui a christianisé les actuelles Biélorussie et Ukraine, jusque-là païennes.

En plus, vous savez quoi ?... il n'y a pas une once de lien de parenté entre eux !

Et puis, les origines d’Anne ne feront râler personne : sa mère est suédoise, son père slave.

De quoi bien vivifier le sang capétien !

Iaroslav trouve aussi son compte : ce mariage serait un bon moyen de s’ouvrir sur le monde occidental...

Henri demande la main d'Anne en 1048 : elle débarque en France au printemps 1049.

Elle a 25 ans. Là, dans la cathédrale de Reims, le 19 mai 1051, elle dit oui à Henri.

2 - Pas un, mais deux mariages pour Anne de Kiev !

Henri Ier meurt près d’Orléans, le 4 août 1060. La dynastie capétienne est assurée avec Philippe Ier, le fils qu'il a eu avec Anne de Kiev.

Mais Anne ? Que devient-elle, dans tout cela ?

Elle retrouve l’amour. Un amour qui provoque un scandale, mais elle revit !

Il s’appelle Raoul de Vermandois. Grand seigneur, grande gueule, brute au grand cœur.

Il chasse son épouse légitime en 1063 et enlève Anne, pour l’épouser !

Le roi Philippe est d’abord furieux, et chasse sa mère de la cour. Même le pape les excommunie !

Mais ne prenez pas Philippe pour un fils ingrat : il accepte finalement le re-mariage de sa mère...

3 - Anne la slave contribue au miracle capétien

Une Russe perpétue la dynastie des Capétiens !

Ce qui fait que tous les rois français, après Philippe Ier, ont tous un peu de sang russe, dans leur veine...

Hé oui : Anne contribue au miracle capétien.

Par miracle capétien, on entend par-là qu’entre 987 (Hugues Capet sur le trône) et 1316, le premier enfant du roi de France a été un garçon.

12 fois d’affilée, tout de même ! Du coup, c'est parfait, car il n'y a pas de contestation possible.

Ce qui met fin au miracle ? Trois rois de France, trois frères morts sans fils à Vincennes... et un début de guerre de Cent Ans qui pointe le bout de son museau !

4 - Grâce à Anne de Kiev, le prénom Philippe apparaît pour la première fois en France

Plutôt banal, Philippe, comme prénom, aujourd'hui ! C'est celui du fils d'Anne et d'Henri, futur roi de France Philippe Ier.

Mais à leur époque, Philippe, en France, c’est carrément exotique ! In-co-nnu !

Un prénom d’origine grecque, qui vient de philo (« aimer ») et hippos (« cheval »)... « qui aime les chevaux. »

Grecque, car la famille d’Anne aimait bien raconter qu’elle descendait de Philippe de Macédoine, le père du grand Alexandre le Grand !

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !