This website requires JavaScript.

Les Trois Grâces de Saint-Domingue sous le soleil... de Bretagne

Quand : 1782 - 1790

Le château | Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Château Histoire d’amour Château de Kerlévenan

Du tuffeau en Bretagne

À Sarzeau, face au joli golfe du Morbihan, se cache un château inattendu.

Jugez par vous-même !

On l’a construit en tuffeau tout blanc (apporté exprès d’Anjou par bateau), alors que le sombre granit domine habituellement dans les constructions bretonnes... et sa façade néoclassique détonne plutôt ici !

On trouve mention de la seigneurie de Kerlévenan dès le 12e siècle : elle appartient alors aux de Gouvello.

Sur l'emplacement du vieux manoir construit par sa famille, le marquis de Gouvello Joseph-Armand fait construire un nouveau château entre 1782 et 1790, sur les plans de l’architecte J. F. Jouanne. Kerlévenan sera néoclassique ou ne sera pas !

Mais savez-vous par quoi a été motivé la construction du château ? L’amour, tiens !

Les Trois Grâces

18e siècle. La cour de Versailles reçoit 3 invitées un peu particulières...

Les 3 superbes filles d’un commissaire général de la Marine du roi venu de Saint-Domingue : les demoiselles de Peyrac.

De belles donzelles qu’on surnomme « les Trois Grâces » et qui ne laissent pas insensible le marquis de Gouvello, alors à la cour du roi...

D’ailleurs, il en prendra une pour épouse en 1780, Catherine-Charlotte.

De Versailles, notre marquis la ramène chez lui, à Kerlevenan.

Effrayée par le vieux manoir familial, Catherine supplie son mari de la ramener à Paris !

Alors, c’est là que le marquis décide de reconstruire le château, pour les beaux yeux de sa Grâce...

Subterfuge !

Mais la Révolution éclate, et le château est loin d'être fini...

On travaille encore à la décoration des pièces intérieures, flûte.

Le marquis ayant fini par émigrer, les travaux continuent tout de même dans un Kerlévenan devenu bien national...

Bien national, donc, dehors les nobles !

Mais l'architecte Jouanne l'achète quelque temps plus tard. Pas pour lui, non ! Pour qui alors ?

Pour la comtesse de Sérent, une proche parente du marquis de Gouvello. Roooh, le subterfuge ingénieux... les Gouvello récupèrent leur précieux...

Un subterfuge vite découvert par les autorités, qui empêchent toute poursuite des travaux.

De Gouvello finit par rentrer d'exil en 1802 et entreprend de finir son château tant bien que mal.

Il faut pourtant attendre 1827 pour que le fils du marquis fasse appel à l'architecte Caristie pour achever les travaux de décoration intérieure, ainsi que la restauration des façades endommagées par l'abandon.

En 1850, on aménage le grand parc.

Source

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !