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Les tombeaux de l'église des Cordeliers de Nancy

Quand : 1477 - 1818

Détail du tombeau de René II | Fab5669 / CC-BY-SA
Lieu de sépulture Église paroissiale Église des Cordeliers de Nancy

La fondation du duc René II

Le tombeau de René

L'église des Cordeliers commémore à elle seule la mémoire des ducs lorrains.

Construite entre 1477 et 1484, c'est la fondation d'un seul homme, le duc René II.

Quoi de plus normal donc, de trouver son tombeau, à l'intérieur ?

René fait construire l'église du couvent pour une raison précise : célébrer sa victoire contre Charles le Téméraire, mort aux portes de la ville, en 1477.

Ensuite, il la confie aux Cordeliers qui font construire le couvent peu après.

René dote le couvent comme l'église de richesses, de beaux vitraux.

Il voudra se faire enterrer ici, brisant la tradition qui veut que les ducs de Lorraine reposent à l'église Saint-Georges.

Au diable la tradition ! se dit René.

Dans sa belle église de style gothique flamboyant, composée d'une simple nef sans transept, il repose dans un superbe tombeau.

C'est sa veuve Philippe de Gueldre qui fait élever ce monument sculpté par Mansuy Gauvain, l'auteur de la Vierge de Bonsecours et de la porte du palais ducal de Nancy.

L'enlumineur de René II, Pierquin Fauteret, se charge de peindre le tombeau.

René apparaît agenouillé devant la Vierge et l'enfant Jésus.

Devant lui, un prie-Dieu avec dessus une couronne, une épée, un sceptre et des livres.

Les statues du duc et de la Vierge ont été détruites à la Révolution, mais refaites à l'identique en 1818.

Le reste, lui, est bien d'époque...

Détail du tombeau de René II

Détail du tombeau de René II | ©G.Garitan / CC-BY-SA

Le visage ridé de Philippe

Vous trouvez que René a un beau monument ?

Attendez de voir ceux des autres ducs : mention spéciale au gisant de Philippe de Gueldre, la seconde femme de René II, morte en 1547.

L'auteur de ce beau gisant, c'est Ligier Richier !

Après le Transi de Bar-le-Duc, il a encore frappé !

La sœur de l'ordre des Clarisses apparaît couchée, la tête penchée sur son coussin.

Un visage ridé, mais tellement serein : elle vient de rendre son dernier soupir.

Le marbre noir tranche fortement avec la pierre froide et blanche, non ?

Une petite sainte tient une couronne à ses pieds.

Gisant de Philippe de Gueldre

Gisant de Philippe de Gueldre | ©G.Garitan / CC-BY-SA

La chapelle des ducs

Chapelle qui comme son nom l'indique a été construite au 17e siècle, pour abriter le repos des princes de Lorraine.

On lit au-dessus de l'entrée :

Siste mirans, Viator, Quot Lotharingiae duces hic sepulti Tôt heroes ; Quot ducisssae Tot mulieres fortes ; Quot eorum liberi Tot principes irnperio nati, Coelo digniores

Ce qui veut dire en français :

« Arrête-toi et regarde. Autant de ducs de Lorraine enterrés, autant de héros, autant de duchesses, autant d'enfants, autant de princes nés pour l'Empire, plus dignes du ciel. »

C'est Charles III qui lance les travaux en 1607.

L'architecte italien Jean-Baptiste Stabili et Jean Richier conçoivent la chapelle sur le modèle de celle des Médicis, à Florence.

Mais le duc meurt alors que les travaux ont à peine commencé.

Ses successeurs reprennent le flambeau et continuent les travaux.

On y enterre :

  • Antoine et sa femme Renée de Bourbon ;
  • François Ier et Christine de Danemark ;
  • Charles III et Claude de France ;
  • François II ;
  • Léopold-Clément (fils aîné du duc Léopold) et son frère François ;
  • le duc Léopold lui-même...

Ne cherchez pas René II : souvenez-vous, il s'est fait enterrer dans l'église même des Cordeliers !

Et Stanislas ? Il repose à Bonsecours avec sa famille.

Les Habsbourg-Lorraine viennent encore se recueillir dans la chapelle de leurs ancêtres, tout comme l'ont fait avant eux Marie-Antoinette en mai 1770, qui se rend à Paris pour épouser le futur Louis XVI, ou l'empereur Joseph II en 1777...

Source

  • Christian Pfister. Histoire de Nancy. 1909.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !