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Les petites histoires du château de Menetou-Salon

Le château | Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Château Jacques Coeur Château de Menetou-Salon

Vignes et Sancerre !

Le nom de ce beau château qui fleure bon les vignes vient de Monastellum Sarlonis, le monastère de Sarlon, du nom du seigneur d'origine normande installé là au 10e siècle.

Au 12e siècle, on voit une première forteresse apparaître. L'ancêtre du château, en quelque sorte ! Et déjà, les vignes entourent les terres...

Au siècle suivant, ce sont les Sancerre qui possèdent le fief, sauf qu'ils délaissent la forteresse pour se faire construire un logis plus confortable, un peu plus loin, à l'emplacement du château actuel.

À la tienne, Jacques !

En 1448, débarque un personnage que l'on commence à connaître : Jacques Cœur !

Le puissant argentier achète le château, car il aime sa région natale et on dit qu'il raffole du vin de Menetou plus que tout !

On sait comment l'odyssée de Cœur se termine : disgrâce ! Charles VII confisque le château après son arrestation, et l'offre à sa maîtresse Antoinette de Maignelay.

Les Arenberg

Guillotine et Talleyrand

Le château passe ensuite à Jeanne de Graville puis à ses neveux Balzac d'Entragues, puis encore au 16e siècle aux Pot : Guillaume Pot réalise de grands travaux au début du 17e siècle (construction du pavillon Henri IV).

Au 18e siècle, Pauline de Gand de Mérode apporte le château à son mari le comte de Brancas-Lauraguais. Leur fille unique épouse en 1777 Louis-Engelbert d'Arenberg... famille qui possède encore le château aujourd'hui !

À la Révolution, la duchesse de Brancas finit décapitée... et le château bien abîmé. Au 19e siècle, voilà venir Pierre d'Arenberg, qui reprend la destinée du château en main, avec son épouse née Alix de Talleyrand-Périgord... la nièce du grand ministre Talleyrand.

Une somme folle !

Leur fils, Auguste d'Arenberg, président du Conseil général du Cher, remanie entièrement le château avec son architecte Paul-Ernest Sanson. Un nom peut-être familier, non ? C'est l'homme qui réaménage aussi le château berrichon de La Verrerie ! En attendant, la famille a les moyens.

La reconstruction du château coûte la somme folle de 1,7 millions de francs-or ! Il faut dire que l'on a tout refait : le château se présentait sous la forme d'un corps de logis flanqué de deux pavillons avec tourelles abritant les escaliers à vis.

Lorsque Sanson s'occupe de la reconstruction, il ajoute les lucarnes, les gâbles, les pinacles... comme le veut la mode néogothique de l'époque, qui prône un retour au Moyen Âge.

Une ancienne lignée !

Mais au fait, savez-vous qui sont les princes-ducs d'Arenberg ?

Originaires du Hainaut, ils règnent sur un tout petit état du Saint-Empire germanique proche de la Prusse.

On les considère comme la plus vieille famille d'Europe, puisqu'on les trouve mentionnés depuis... 435 !

La visite de Menetou

Les intérieurs ont été refaits après la Seconde Guerre Mondiale. On peut voir :

• La salle à manger, dans l'aile médiévale, et ses étonnantes céramiques reprenant les 4 saisons d'Arcimboldo.

• Le billard où trônent les portraits des Arenberg : on fait mieux connaissance !

• La bibliothèque et ses 12 000 volumes, ses lambris de chêne et sa cheminée à l’italienne en marbre gris et blanc, qui parait-il, vient du château de Lavoûte-Polignac... On aime les têtes d'animaux sur la cheminée : en appuyant dessus, on active une porte dérobée permettant l'accès à un souterrain conduisant dans le village ! Souterrain aujourd'hui condamné...

• L'impressionnante collection de vieilles voitures, presque toutes en état de marche !

• Le moteur qui alimentait le château en électricité au 19e siècle : Menetou a été la 1re demeure électrifiée de France !

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • La visite guidée du château.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !