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Les pénitents noirs d'Avignon : dorures et condamnés à mort

Quand : 1586 - 1739

L'intérieur | Marianne Casamance / CC-BY-SA
Chapelle Chapelle des pénitents noirs

« Mais c'est Versailles ici ! » aurait-on envie de se dire, en entrant dans cette petite chapelle aux délicates boiseries dorées.

Mais oui, presque ! Puisque la reconstruction du monument date du 18e siècle...

Qui sont les Pénitents noirs ?

On trouvait à Avignon dès le 17e siècle une vingtaine de congrégations religieuses, en tout genre !

Mais il existait surtout 7 grandes confréries :

  • les Pénitents Rouges ;
  • les Pénitents Bleus ;
  • les Pénitents Violets ;
  • les Pénitents Verts ;
  • les Pénitents Blancs ;
  • les Pénitents Noirs ;
  • les Pénitents Gris.

Les Pénitents Noirs ou de la Miséricorde voient le jour en 1586 grâce à un Florentin du nom de Pompeo Catilina, colonel de la garnison italienne en faction à Avignon.

Mais à quoi servent-ils ces pénitents noirs ? Ils ont bien une fonction, non ?

Tout juste : celle d'aider les prisonniers, d'accompagner les condamnés à mort jusqu'au bout, puis de les enterrer.

Tous les ans, lors de la saint Jean-Baptiste, ils ont même le droit de faire gracier un condamné, le jour de son exécution !

Puis, le pape Paul V les autorise à faire de même, à n'importe quel moment de l'année.

Le Fenouillet

Catilina décide d'installer sa confrérie dans l'ancienne chapelle Notre-Dame-de-Fenouillet (fenolhetum en latin veut dire « petit pré ») et la dédie à la Décollation de saint Jean-Baptiste.

Comme la chapelle est toute petite, il faut l'agrandir : chose faite en 1620, avec la sacristie et une chapelle.

Détail de la façade

Détail de la façade | ©Paul Munhoven / CC-BY-SA

Un bijou baroque !

Le nouveau recteur arrive en 1739, apportant un vent de changement avec lui !

Il s'appelle Louis-François Manne, c'est un chirurgien membre de l'Académie Royale de chirurgie de Paris.

La chapelle croule sous le poids des siècles, un petit rafraîchissement lui ferait le plus grand bien...

Il commence donc par faire reconstruire la façade : c'est celle que l'on voit aujourd'hui, flanquée de ses deux anges qui portent la tête de saint Jean-Baptiste au milieu de petits anges, le tout baigné dans un flot de lumière.

Mais surtout, il décide de refaire entièrement les intérieurs.

L'ante-chapelle

L'ante-chapelle | ©Marianne Casamance / CC-BY-SA

Le voilà qui se lance dans un vaste projet visant à relooker la petite église dans le style baroque.

Attention, une décoration digne des plus beaux palais, faite de marbres, de fines boiseries, de dorures...

Les architectes Thomas Lainée et Jean-Baptiste Franque s'occupent du chantier, les peintres Nicolas Mignard, Pierre Parrocel et Raynaud Levieux de la décoration.

Le résultat, vous l'avez devant les yeux : magnifique !

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !