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Le pont du Gard en 7 anecdotes

Quand : 50 ap J.C.

Le pont | Mammoura / CC-BY-SA
Gallo-romain Aqueduc Pont Pont du Gard

1 - Pourquoi ce pont ?

Mais à quoi peut donc bien servir cette construction et ses triples rangs d'arcades franchissant le Gardon?

Apporter l'eau de la fontaine d'Eure, à Uzès, jusqu'à la cité romaine de Némausus, actuelle Nîmes.

À l'époque antique de sa construction, soit 50 après J.-C., la petite source d'eau sacrée appelée Némausus ne suffit plus pour la population toujours plus nombreuse de Nîmes.

L'aqueduc va donc permettre l'acheminement du précieux liquide, depuis les sources de l'Eure à Uzès, jusqu'à Nîmes et son castellum divisorium, le château d'eau.

De là, une partie de l'eau passe sous la tour Magne et aboutit aux thermes et aux divers bassins.

Le pont vu du Gardon

Le pont vu du Gardon | ©Chiugoran / CC-BY-SA

2 - Des chiffres !

Le pont est en fait la partie la plus monumentale d'un aqueduc de plus de 50 km de long.

Avec ses 52 arches et ses 50 m de haut, son débit quotidien de 20 000 m3 à 40 000 m3, le pont est un chef-d'œuvre !

3 - À sec !

La partie basse du pont (les deux premiers niveaux) a pratiquement été construite à sec.

C'est-à-dire... sans mortier !

Les pierres de calcaire de plusieurs tonnes tiennent maintenues par des tenons en bois de chêne.

Détail des pierres du 2e étage

Détail des pierres du 2e étage | ©Victorgrigas / CC-BY-SA

4 - La canalisation

Saviez-vous que le dernier étage du pont se visite ?

Il s'agit de la canalisation, dont les parois intérieures étaient à l’origine recouvertes d'un mélange surprenant de chaux, de tuiles d'argile, de figues et de vin.

Le tout recouvert d'une peinture rouge à base d'oxyde de fer, pour éviter l'usure due au calcaire !

La canalisation

La canalisation | ©Jacques Le Letty / CC-BY-SA

5 - Des traces d'échafaudage visibles

Incroyable !

Les piles du pont portent toujours les traces des échafaudages utilisés lors de la construction du pont.

Il s'agit de trous et de pierres saillantes (des corbeaux) servant de point d'appui aux échafaudages.

Les traces émouvantes, donc, d'un chantier datant... de 50 après J.-C. !

Trous et pierres saillantes, vestiges des échafaudages

Trous et pierres saillantes, vestiges des échafaudages | ©Victorgrigas / CC-BY-SA

6 - La légende du lapin

Frédéric Mistral raconte cette légende, en 1876 : laquelle ?

Que le pont du Gard serait l’œuvre du Diable. Oui, comme le pont Valentré à Cahors (46) ou le pont de Céret (66) !

L’histoire commence avec des crues incessantes qui rendent fou le maçon chargé de construire le pont.

Et vas-y que je te pose une brique, et vas-y que la flotte l'emporte !

Découragé, il finit par accepter l’offre du Diable qui lui propose de lui faire son pont, contre l’âme de la première créature qui s’y aventurerait.

Hop, en une nuit, le pont est construit.

Mais le matin, le maçon, prudent, lâche un bon gros lièvre sur le pont !

Le Diable, furieux de s’être fait berner, jette le pauvre pinpin contre la pierre de la structure... où on le voit toujours gravé.

7 - Pantagruel et le pont

François Rabelais raconte que son héros Pantagruel, de passage à Montpellier, construit lui-même l’aqueduc (et l’amphithéâtre de Nîmes, avec ça) en moins de 3 heures...

Ce « qui semble toutefois être un travail plus divin que humain » !

Sources

  • Élisabeth Dumont-le Cornec. Les ponts mythiques. Éditions Belin, 2011.
  • La page Pont du Gard de l'encyclopédie en ligne Wikipédia.
  • Charles Lenthéric. Le Rhône : histoire d'un fleuve (volume 2). 1892.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !