Les Brézé célèbres
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Les tops
Quand : 1328 - 1789
Brézé, Maillé-Brézé, Condé, Dreux-Brézé... de grandes familles se sont succédé au château !
Auxquels se mêlent les noms de Diane de Poitiers, du Grand Condé ou de Mirabeau...
Jacques de Brézé
Les Brézé sont sur ces terres depuis le 11e siècle !
Parmi les premiers membres célèbres, on a Jacques de Brézé et Charlotte de Savoie, la fille d'Agnès Sorel et de Charles VII ! Du beau monde, dites donc...
Oui, on sait comment la pauvre Charlotte a fini sa vie, embrochée par son mari au château de Brissac...
Aaah, le monde est petit !
Louis de Brézé
Le fils de ces derniers s'appelle Louis, grand sénéchal de Normandie... le mari de Diane de Poitiers !
On connaît son très beau tombeau dans la cathédrale de Rouen…
Le petit-fils de Charles VII et d’Agnès Sorel, donc.
Son grand-père paternel fait construire la forteresse qui a existé avant le château actuel d’Anet, la célèbre demeure de Diane de Poitiers.
Le château | ©Manfred Heyde / Wikimedia Commons / CC-BY-SA
Quand les Brézé s'allient aux Maillé...
Les Brézé laissent la place aux Maillé-Brézé, par mariage, au 14e siècle !
L’union des Maillé et des Brézé se fait lorsque l’héritière de Brézé épouse le seigneur de Maillé, Péan, en 1328.
Maillé, c’est l’ancien nom de la cité de Luynes, connu pour son célèbre château de la Loire...
Urbain de Maillé
Né au château de Brézé en 1598, Urbain de Maillé-Brézé connaît une carrière fulgurante.
Maréchal de France en 1632, il doit une partie de sa fortune à son mariage avec la sœur du cardinal de Richelieu, Nicole du Plessis.
Il obtient les postes d’ambassadeur de Suède et de Hollande, de gouverneur d’Anjou puis de vice-roi de Catalogne.
Celui qui n’a pas sa langue dans sa poche, Tallemant des Réaux, le dit « galant et civil quand l’humeur lui en prenait », mais aussi « l’amour lui a fait faire d’étrange choses, outre qu’il n’était pas trop sage naturellement, non plus que sa femme. »
Le monsieur n’était pas très fidèle, si vous préférez...
Tallemant ajoute ceci :
« Il lui arriva une chose assez plaisante à son entrée à Barcelone, quand il y fut envoyé vice-roi. Il s’était fait tout le plus beau qu’il avait pu : quelques Catalans disaient : Es muy bizarro este mareschal. Un gentilhomme de sa suite, étonné de ce mot bizarro (galant), disait à un autre : Qui diable a déjà dit l’humeur de Monsieur le Maréchal à ces gens-ci ? »
Urbain de Maillé | ©Universitätsbibliothek Leipzig / Public domain
Clémence de Maillé-Brézé
Voici la fille d’Urbain de Maillé, tout premier marquis de Brézé.
Clémence de Maillé-Brézé naît au château de Brézé, le 25 février 1628.
Méprisée, bafouée, elle passe 20 ans en prison à Châteauroux, jusqu’à sa mort.
Quelle enfance étrange elle a dû passer à Brézé… On la dit folle comme sa mère Nicole.
Cette dernière est mélancolique, toujours d’humeur sombre.
Une de ses obsessions ? Elle se plaint constamment d’avoir froid à un petit endroit au poignet.
Elle passe donc sa journée à appliquer des gouttes de résine sur la zone en question, afin de la réchauffer.
Avant de tout enlever, quand elle jugeait son poignet à la bonne température...
Les Historiettes de Tallemant des Réaux ajoutent :
« Cette femme était folle et est morte liée ou du moins enfermée. Elle croyait avoir le cul de verre et ne voulait point s'asseoir. »
Pauvre Clémence ! On l'imagine au château de Brézé, jouant avec la maison de poupées offerte par son oncle, le cardinal de Richelieu.
Tous les soirs, on déshabillait les 6 figurines (« une femme en couches, une nourrice quasi au naturel, un enfant, une garde, une sage-femme et la grand-maman »), on les couchait, puis on les rhabillait le lendemain.
La petite leur fait même prendre leur repas.
Clémence de Maillé-Brézé | ©Rijksmuseum / CC0
Jean Armand de Maillé le marin
Il s’appelle Jean Armand de Maillé, c’est un célèbre marin, le frère de Claire-Clémence.
Fils du couple Urbain de Maillé/Nicole du Plessis, il est donc le neveu du cardinal Richelieu, côté maternel.
Il meurt à l’âge de 27 ans, en 1646, pendant la bataille d’Orbetello... la tête arrachée par un boulet de canon !
Armand de Maillé | ©Universitätsbibliothek Leipzig / Public domain
Le cardinal de Richelieu
Que fait le célèbre cardinal ici ? Sa sœur, Nicole du Plessis, épouse Urbain de Maillé-Brézé, en 1617 !
Oui, il s’agit de la mère un brin dérangée de Claire-Clémence, qu’on a vu au point précédent...
Voilà pourquoi l’on conserve intacte la chambre dite du cardinal, la seule pièce du château à avoir gardé son aménagement du 16e siècle, explique le Guide Vert Michelin Châteaux de la Loire.
On y retrouve de jolies tommettes et une cheminée Renaissance ornée de médaillons en marbres polychromes.
Chambre de Richelieu | ©Marc Ryckaert / Wikimedia Commons / CC-BY-SA
Quand un Dreux-Brézé répond (merde) à Mirabeau !
Brézé entre dans la famille de Dreux en 1682.
Le membre le plus célèbre reste à coup sûr Henri-Evrard, marquis de Dreux-Brézé !
En tant que grand maître des cérémonies, il a la tâche d’organiser les États Généraux de Versailles, le 5 mai 1789.
Le tiers état, qui a refusé que les ordres siègent séparément, se proclame Assemblée nationale, le 17 juin.
3 jours plus tard, Louis XVI envoie Dreux-Brézé avec l’ordre pour le tiers état d’évacuer la salle du jeu de Paume, où ils sont réunis.
Il se voit répondre de la part d’un Mirabeau survolté :
« Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. »
Ce à quoi, selon la tradition, le marquis de Brézé aurait répondu… « merde ! »
Mirabeau et de Dreux-Brézé | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0
Sources
- Guide Vert Châteaux de la Loire. Éditions Michelin.
- Augustin Cabanès. Les Condés, grandeur et dégénérescence d’une famille princière. 1932.