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Le triptyque du Buisson ardent

Quand : 1475

Le triptyque | MatthiasKabel / CC-BY-SA
Cathédrale René d’Anjou Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence

Voilà le triptyque du Buisson ardent, réalisé en 1475 par l'Avignonnais Nicolas Froment.

C'est le roi René qui le lui commande.

Ayant quitté l'Anjou en 1471 pour s'installer dans son comté d'Aix (René est comte d'Anjou, mais aussi de Provence), il fait réaliser ce retable pour surmonter son tombeau, dans l'église des Grands-Carmes d'Aix.

Alors, l'épisode du Buisson ardent, représenté sur le panneau central, qu'est-ce qu'il raconte ?

Moïse promenant son troupeau tombe brusquement sur un buisson enflammé.

Tout aurait pu sembler normal, mais... le buisson brûle sans se consumer !

Et confortablement assise au milieu de celui-ci, la Vierge, avec Jésus dans ses bras !

Le peintre a représenté le vieux Moïse se déchaussant en signe de respect.

Dans la frise autour du panneau, les 12 rois de Juda.

Tout en haut, une inscription :

QUI ME INVENERIT INVENIET VITAM ET HAVIET SALUTEM A DOMINO SA VI (Qui me trouvera trouvera la vie et puisera le salut dans le Seigneur).

Juste en-dessous, une dame recueille une licorne (symbole de virginité) dans ses bras, que des chiens lancés par un ange de l'autre côté veulent attaquer.

Tout en bas, on lit :

RUBUM QUEM VIDERAT MOYSES INCOMBUSTUM CONSERVATAM AGOVIMUS TUAM LAUDABILEM VIRGINITATEM SANCTA DEI GENITRIX (Dans le buisson ardent qu'a vu Moïse, nous reconnaissons, Sainte Vierge, la conservation de ton admirable virginité).

Sur le volet gauche à l'intérieur, le roi René à genoux avec sainte Madeleine (patronne de la Provence), saint Antoine et saint Maurice (le saint préféré de René).

Sur le volet droit, sa seconde épouse Jeanne de Laval avec saint Jean, sainte Catherine et saint Nicolas (patron de la Lorraine) : aux pieds du saint, les petits enfants qu'il aurait ressuscités !

Mérimée dira du portrait de Jeanne dans ses Notes de Voyage dans le Midi de la France, au chapitre sur Aix :

« Elle est remarquablement laide, si j'ose dire, et d'une laideur qui n'est pas relevée comme celle du roi par une expression d'intelligence » !

À l'extérieur de ces volets, on a la Vierge et l'ange Gabriel en grisaille.

En 1803, le retable quitte les Carmes, direction la cathédrale d'Aix...

Sources

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.
  • Rose-Marie Ferré. Interférences, ambiguïtés, résonances : quelques réflexions sur la concorde des arts au Moyen Âge. Histoire de l'art, 2011.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !