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20 anecdotes sur les noms gravés sur l'arc de Triomphe

Quand : 1806 - 1836

L'arc | Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Arc Napoléon Ier Arc de Triomphe

Napoléon Ier fait graver dans la pierre ses victoires et la gloire de sa Grande Armée...

Commencé en 1811, achevé en 1836, voilà son Arc de Triomphe !

Allons jeter un œil sur ces 128 batailles et 660 noms de héros de la Révolution et de l'Empire, et découvrons les petites histoires plus ou moins glorieuses qui se cachent derrière.

1 - La promesse

C’est à la suite d’une promesse faite après la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805) par Napoléon à ses soldats, que les noms de ses généraux et maréchaux se retrouvent gravés sous l’arc de Triomphe :

« Je vous ramènerai en France. Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe ».

Promesse tenue, puisqu’un décret du 18 février 1806 lance officiellement la construction de l’arc !

2 - Noms de batailles

Aux côtés des 660 noms, on trouve 128 batailles de la Révolution française et de l'Empire.

Batailles et sièges victorieux, bien sûr, livrés entre 1793 et 1814 !

3 - Les noms

On a 660 noms gravés.

Parmi eux, un peu plus de 560 généraux, une trentaine de maréchaux et d’amiraux, quelques colonels et officiers, plus... 3 médecins !

Leurs origines ? La palme revient au Grand Est, avec 118 Alsaciens et Lorrains.

Suivent les Occitans (80), l’Auvergne-Rhône-Alpes (64), les Hauts-de-France (63), la Bourgogne-Franche-Comté (61), Paris (57), la Nouvelle-Aquitaine (45).

Sans oublier les 4 coins du monde : 9 Italiens, 8 Allemands, 4 Belges, 3 Polonais, 6 Américains !

D’ailleurs, Poniatowski est le seul général « étranger » à devenir maréchal d’Empire. Il meurt 3 jours après sa nomination.

Sous l'arc de Triomphe

Sous l'arc de Triomphe | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

4 - Légion et palmes

Chaque tableau de noms comporte la croix de la Légion d’Honneur et des palmes.

Légion d’honneur créée en 1802 par Napoléon lui-même, qui récompense ainsi militaires et civils ayant rendu de fiers services à la Nation...

5 - Des noms soulignés

Vous avez dû remarquer que certains noms sont soulignés d’un trait. Cela veut dire que les personnes concernées sont mortes au combat !

6 - Révolution française

7 des hommes de la liste se sont fait guillotiner pendant la Révolution.

Arthur Dillon est l’un d’eux : il meurt en même temps, le même jour que Lucile Desmoulins.

Il est le père de la célèbre et courageuse Henriette Dillon du Pin Gouvernet.

7 - Des rois

Parmi les 660 noms, on trouve des rois et des vice-rois : le futur Louis-Philippe, Bernadotte roi de Suède et de Norvège, Murat roi de Naples...

Bernadotte

Bernadotte | ©Rijksmuseum / CC0

8 - Dumas

Parmi nos généraux se trouve le papa du célèbre romancier Alexandre Dumas, Thomas Dumas.

Le seul homme de couleur de la liste !

Né à Saint-Domingue (actuelle Haïti), il a des origines afro-antillaises.

9 - Le papa de Victor Hugo

La création de la liste des noms qui doivent figurer sur l’arc a fait l’objet de nombreux litiges.

Des réclamations interminables qui ont allongé la liste pendant des décennies : dire qu’on était parti de 384 noms !

Même Victor Hugo s’y met : le nom de son père, le général Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, ne figure pas sur la pierre ! Malgré les nombreuses demandes de Victor auprès du ministère de la guerre, rien n’y fait !

Du coup, le poète fait part de sa déception dans Les Voix Intérieures, en 1837 :

« Je ne regrette rien devant ton mur sublime, que Phidias absent et mon père oublié ! »

10 - Différence d’âge

Près de 40 ans séparent Kellermann, né en 1735, de Marmont, né en 1774.

Marmont meurt à 77 ans, en 1852 : il s’agit du tout dernier des maréchaux d’Empire à s’éteindre.

Marmont

Marmont | ©Rijksmuseum / CC0

11 - Tout un art de mourir

Étonnant : 18 des maréchaux d’Empire sont morts dans leur lit, de vieillesse !

Et dans la liste des morts débiles, la palme revient à Exelmans et Decrès : le premier meurt d’une bête chute de cheval sur un trottoir de Paris, le deuxième dans l’incendie allumé par son domestique, qui avait voulu l’assassiner pour le voler.

12 - La mort de Brune

Brune meurt brutalement assassiné à Avignon : à la chute de l’empereur, il se rallie aux Bourbons, en 1814.

Mais le retour de Napoléon le fait se repentir. Les royalistes lui font payer cette trahison.

13 - Confiance

Jean-Martin Petit est un des hommes de confiance de Napoléon.

En avril 1814, lors de son abdication, Napoléon déclare dans la cour du château de Fontainebleau :

« Je ne puis vous embrasser tous, mais j'embrasse votre général. Venez, général Petit, que je vous presse sur mon cœur. »

14 - Une histoire de famille

On trouve des proches de Napoléon, sur l’arc :

  • Antoine d’Ornano, son cousin ;
  • Murat son beau-frère (mari de Caroline Bonaparte) ;
  • Joseph et Louis Bonaparte, ses frangins ;
  • Leclerc, un autre beau-frère (mari de Pauline Bonaparte) ;
  • Eugène de Beauharnais, son fils adoptif (fils de Joséphine).

15 - La passoire

Oudinot est le maréchal d’Empire qui a reçu le plus de blessures, au combat : 22 !

« Ce n’est qu’une passoire », dit un témoin... Oudinot meurt pourtant dans son lit à 80 ans !

Oudinot

Oudinot | ©Rijksmuseum / CC0

16 - Le génocide

Le général Turreau est un Républicain leader des terribles Colonnes infernales, dans l’Ouest de la France.

Il fait massacrer des dizaines de milliers de Vendéens royalistes, pendant la Terreur...

17 - Défaite !

Le vice-amiral Villeneuve est considéré comme responsable de la défaite cuisante face à l’Anglais Nelson, à Trafalgar.

Humilié, honteux, on le retrouve poignardé à Rennes, dans sa chambre d’hôtel.

Suicide ? Meurtre, plutôt, mais l’histoire reste un brin obscure...

18 - Mot de Cambronne

La légende rapporte que les Anglais à Waterloo somment Cambronne de se rendre.

Il répond : « La garde meurt mais ne se rend pas. »

L’Anglais insiste, alors il balance le « mot de Cambronne » : « Merde !! »

Il niera toute sa vie l’avoir prononcé...

Cambronne

Cambronne | ©The British Library / Public domain

19 - Fraises

Grouchy aurait fait perdre Waterloo à Napoléon en n’envoyant pas ses renforts à temps.

Parait-il qu’il dégustait tranquillou des fraises à 25 kilomètres de Waterloo, attablé à une auberge malgré les appels de ses soldats de venir en urgence...

20 - Les maréchaux et leurs boulevards

Napoléon s’est appuyé sur les maréchaux d’Empire : un titre créé en 1804. Fidèles conseillers, terribles chefs de guerre aussi.

Le 1er nommé est Augereau en 1804, le dernier Grouchy, en 1815.

Les boulevards des Maréchaux de Paris leur doivent leur nom !

Ces grandes artères font le tour de la ville sur 34 km. Sur les 26 maréchaux, seuls les noms de 19 ont été attribués à un boulevard.

3 qui n’ont pas de boulevards n’ont aucune rue à leur nom, dans Paris : Bernadotte et Marmont traîtres à la France, Grouchy responsable de la défaite de Waterloo...

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !