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Le Haut-Barr, sa corne et sa drôle de confrérie

Quand : 1586 - 1634

Image d'illustration | Public domain
Château Festivités Château du Haut-Barr

Saviez-vous que l'évêque à qui l'on doit la reconstruction du Haut-Barr en 1583, Jean de Manderscheidt, crée au château une confrérie de buveurs appelée « Confrérie de la Corne », dès 1586 ?

On compte comme membres le très illustre duc de Saxe Frédéric ou l'évêque de Strasbourg !

Tous se soumettent à l'épreuve suivante : boire cul-sec une grande corne de taureau remplie de vin...

Drôle de fondation, pour un évêque...

Il venait de se faire chasser de son siège de Strasbourg par les protestants, vers la fin du 16e siècle.

Réfugié au Haut-Barr, il commence par faire du château sa place-forte.

Ensuite, (il devait un peu s'ennuyer), il crée sa confrérie.

« Ils ne le trouveront pas trop haut, dès qu'ils le sauront pourvu de bon vin. Je veux créer une Sorbonne dont les dogmes ne susciteront ni schisme, ni hérésie dans ce bon pays d'Alsace. »

À ta santé, maréchal

Celui qui voulait devenir membre de la confrérie devait boire cul sec dans une grande corne de taureau (un vieux trophée), l'équivalent de 4 litres de vin de région !

Le maréchal de Bassompierre, dans ses Mémoires, rapporte qu'après sa cérémonie d'admission, il a été malade pendant une semaine !

Tellement malade, qu'il raconte :

« Je perdis de telle sorte le goût du vin, que je demeurai plus de deux ans non seulement sans en pouvoir boire, mais encore sans en pouvoir sentir sans horreur... »

Fin janvier 1634, la confrérie vit ses derniers instants : la guerre de Trente Ans était là...

On but le Wiederkomm (« au revoir ») dans la corne... et basta !

À en perdre son latin... hic !

La corne en question avait trois anneaux de cuivre.

Sur le 3e, on lisait l’inscription suivante : Non minor est virtus, quam quoerere, parta tueri, ce qui veut dire « De vertu n'y a moins honneur que se montrer grand acquéreur. »

Hé bien, grands buveurs, mais aussi philosophes à leurs heures perdues !

En 1850, on disait que la corne se trouvait quelque part dans les sous-sols du château de Saverne...

Oh, l'a-t-on retrouvée ? Mystère...

Sources

  • Ch. G. Klein. Saverne et ses environs. 1849.
  • Philippe-André Grandidier. Anecdotes relatives à une ancienne confrérie de buveurs, établie sur les confins de la Lorraine et de l'Alsace. 1850.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !