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Le cas La Chalotais : un complot au coeur de la Bretagne ?

Quand : 1701 - 1785

La Chalotais | Austrian National Library (ÖNB) / Public domain
Château Complot Destin tragique Château de Caradeuc

Le petit Versailles de La Chalotais

Encore un château que l'on surnomme « petit Versailles » !

Oui, sauf que là, celui qui le fait construire connaissait vraiment Versailles, comme beaucoup de nobles bretons, à l'époque.

Je vous présente Anne-Nicolas de Caradeuc, conseiller au parlement de Bretagne, à Rennes. Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, son fils (aussi procureur général du roi et grand magistrat) habite aussi au domaine.

Mais justement, parlons un peu de ce Louis-René, le fameux La Chalotais !

Complot

Né de Rennes en 1701, La Chalotais menait son petit bonhomme de chemin, tranquille magistrat et procureur général du parlement à Rennes, homme respecté qui plus est.

Jusqu'à ce jour où on lui demande d'écrire un réquisitoire, contre les Jésuites (qu'il ne porte pas vraiment dans son cœur, il faut le dire).

Le Parlement publie alors un édit qui interdit tout enseignement aux Jésuites, et fait brûler tous les livres contenant leurs doctrines, en 1762.

10 ans plus tard, l'ordre est supprimé par le pape Clément.

Ensuite, La Chalotais s'oppose fermement à l'instauration d'un nouvel impôt en Bretagne.

Un impôt pour financer une nouvelle guerre, allons-y ! Et puis quoi encore ?

Voilà notre homme à la tête du Parlement breton... et de la fronde !

Une opposition qui ne plaît pas vraiment au duc d'Aiguillon, fraîchement nommé gouverneur de Bretagne.

En plus, des lettres anonymes injurieuses que l'on dit écrites de la main de La Chalotais parviennent au secrétaire d’État du roi, le comte de Saint-Florentin...

La goutte d'eau qui fait déborder le vase ! En 1765, le duc le fait arrêter avec son fils et 5 autres conseillers au Parlement.

La chute

Alors, que penser ? On a souvent imaginé que l'affaire était une vengeance des Jésuites, le duc étant peut-être de leur côté... en tous cas, le procès dure très longtemps.

En captivité à Saint-Malo, La Chalotais écrit sa défense avec, dit un texte rédigé de sa main à la fin de son mémoire, « une plume faite d'un cure-dents » et « une encre faite avec de la suie de cheminée, du vinaigre et du sucre, sur du papier d'enveloppe de chocolat ou de sucre. »

Pendant ce temps à l'extérieur, les membres de la famille de Caradeuc sont persécutés par le duc d'Aiguillon.

On raconte que la fille de La Chalotais, venue à Paris implorer le roi de faire justice, se retrouve arrêtée et retenue prisonnière dans un couvent, pendant de longs mois...

La Chalotais meurt à Rennes en 1785. Il faut attendre le règne de Louis XVI pour que la famille de Caradeuc obtienne réparation.

La Chalotais aura tout de même passé 10 années en exil...

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • Pitre-Chevalier. Bretagne et Vendée : histoire de la Révolution française dans l'Ouest. 1845.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !