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Gaston Phébus, fêtes et meurtre à Orthez

Quand : 1368 - 1380

La tour | Frédérique PANASSAC / CC-BY-SA
Château Homicide Festivités Gaston Phébus Tour Moncade d'Orthez

Le château du beau Phébus

C'est Gaston III Phébus qui fait reconstruire le château primitif dans sa totalité, dès 1368.

Un château primitif fondé par le comte Gaston VII en 1242, sur un monticule surveillant les routes allant des Landes aux Pyrénées...

Le château se retranchait alors derrière ses profonds fossés.

En plus de la tour Moncade, on trouvait un corps de logis de forme rectangulaire qui servait de lieu de vie au seigneur.

Gaston Phébus fait donc entièrement remanier la tour en 1368, en confiant le soin à son architecte Sicard de Lordat d'ajouter 3 étages, en plus des 2 niveaux primitifs : la construction s'élève donc à plus de 30 m !

Mais au fait, pourquoi ce nom de Moncade ? Parce que Phébus s'est inspiré du château familial de Moncade, en Espagne...

Donc ! Au rez-de-chaussée, on a un cachot ; au premier, une salle des gardes ; les étages au-dessus se composent des pièces seigneuriales, toutes avec cheminées et escalier à vis.

Des fêtes magnifiques

Gaston III Phébus donne des fêtes magnifiques, dans son tout nouveau palais.

Il faut imaginer l'endroit comme le lieu de rendez-vous de tous les plus grands gentilshommes du royaume, un endroit semblable à la cour du roi !

Le maître des lieux, Gaston, du haut de ses 60 ans, a bien mérité son surnom de Phébus : il reste encore beau et fringant !

Le célèbre chroniqueur Froissart séjourne chez lui à Orthez, en 1388.

Il écrira un poème en honneur de son hôte, qui commence comme cela :

« En un beau pré vert et plaisant, Par-dessus Gave la rivière, Entre Pau et Ortais séant. »

Il rapporte qu'il séjourne à l'hôtel de la Lune ; il arrive au château le soir en même temps que Phébus,

« quand de sa chambre à minuit venait souper en la salle, devant lui avait 12 torches allumées que 12 valets portaient, et icelles torches étaient tenues devant sa table qui donnaient grand clarté à la salle, laquelle salle était pleine de chevaliers et d'écuyers. Et toujours étaient à foison tables dressées pour souper qui souper voulait. Nul ne parlait à sa table s'il ne l'appelait. Il mangeait par coutume foison de volaille et en spécial les ailes et les cuisses... Il prenait en toutes menestrandie grand ébatement et faisait devant lui ses clercs volontiers chanter chansons, rondeaux et virelais. »

Froissart conclura par :

« Avant que je vinsse en sa cour, j'avais été en moult de cours de rois, de ducs, de princes et de hautes dames, mais je ne fus oncques en nulle qui mieux me plut ni qui fut sur le fait d'armes plus réjouie comme celle du comte de Foix était. »

Des temps plus sombres

C'est à Orthez aussi, dans le rez-de-chaussée de son donjon, que Phébus tue son fils, un jour de 1380, le croyant en train de comploter contre lui...

Mais en 1464, Orthez n'est plus capitale du Béarn : c'est Pau qui récupère le titre !

Ce faisant, notre tour tombe progressivement dans l'oubli. Pire, les guerres de Religion la ravagent, en 1569.

Le coup de grâce intervient sous le règne de Louis XIV : alors complètement ruiné, le château est démantelé en 1740.

La commune rachète les ruines en 1845 et restaure progressivement son seul vestige, la tour.

Sources

  • Bernard Duhourcau. Guide des Pyrénées mystérieuses. Éditions Tchou, 2001.
  • Jean Yanoski. Collections de chroniques, mémoires et autres documents pour servir à l'histoire de France : Froissart. 1859.
  • M. A. Mazure. Histoire du Béarn et du pays basque. 1839.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !