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Fruits exotiques et salon de marbre : l'âge d'or de La Lorie

Quand : 1770 - 1904

Le château | Romain Bréget / CC-BY-SA
Château Château de la Lorie

L'âge d'or de la Lorie

René Le Pelletier, grand prévôt d'Anjou, fait construire le château de la Lorie, en 1650.

Oh, à cette époque, il ne se résume encore qu'à un corps de logis en schiste et tuffeau, avec ses deux petites ailes attenantes.

Petit château, mais qui ruine pourtant Le Pelletier !

Il doit alors le vendre en 1660, aussitôt repris par son gendre Gabriel Constantin.

Et nous voilà en 1770 : le fils de ce dernier, le très riche Charles Constantin, décide de faire agrandir le modeste château, afin de recevoir tout le gratin angevin à son aise.

Pas de palace sans jardins : il fait aménager un beau parc à la française agrémenté de statues.

Oui, Charles a disons, des moyens... illimités ! Il est l’homme le plus riche d’Angers et des environs.

Il a beaucoup voyagé, surtout en Italie et en Angleterre. Il a du goût, de l’inspiration, de belles idées, pour La Lorie...

Ananas et beaux étalons

Les grandes écuries abritent les plus beaux étalons.

On construit des serres chaudes, où un jardinier hollandais cultive l'ananas et la pomme de terre : des raretés à l'époque ! Seul le roi en faisait pousser, à Versailles...

Quant à la décoration intérieure... Tableaux de maîtres, tapisseries, meubles et pendules Boulle, le salon de marbre, la bibliothèque anglaise...

Les hommes brodent !

Les invités se pressent dans ce cadre magnifique.

C’est Charles qui accueille :

« Son accueil, quoique grave et même accompagné d’un air de fierté qu’il prenait habituellement, ne laissa pourtant pas que d’être rassurant. »

On rapporte que chacun avait un domestique attitré « à la chambre et à la table » !

C’est bien l’âge d’or du château, où chacun vaque à ses occupations.

On lit (l’Encyclopédie et les philosophes), on fait de la musique (« Mlle de la Lorie pinçait de la harpe en s’accompagnant de la voix, et cela d’une manière ravissante), on brode...

Même les hommes ! « Plusieurs fois on a vu des colonels, des officiers prendre l’aiguille et se braquer sur un métier », disent encore les Souvenirs d’un nonagénaire.

Duchesse de Fitz-James (Fantin-Latour, 1867)

Duchesse de Fitz-James (Fantin-Latour, 1867) | ©National Gallery of Art, Washington / CC0

Vaches mancelles, taureaux anglais... et portrait de Fantin-Latour

Malheureusement, tout a une fin ! Pillé et incendié par les troupes révolutionnaires en 1793, le château passe aux Fitz-James.

Le duc continue l’élevage des chevaux et ramène d’Angleterre des taureaux de race Durham, qu’il croise avec une race locale, la mancelle.

On a là le début de la race actuelle Maine-Anjou !

Son épouse, elle, réunit le jour de ses 60 ans, ses 15 petits-enfants : tous se font tirer le portrait par le peintre Fantin-Latour... on imagine l’ambiance !

Dès 1904, les Saint-Genys restaurent leur château et aménagent de nouvelles pièces, comme la galerie et la salle à manger.

Sources

  • François-Yves Besnard. Souvenirs d’un nonagénaire. 1880.
  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !