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Catherine Ségurane la Niçoise, mythe ou réalité ?

Quand : 2 août 1543 - 22 août 1543

Catherine | Myrabella / WikimediaCommons / CC-BY-SA
Statue Siège Monument de Catherine Ségurane

L'héroïne du siège de 1543

Le siège

Catherine Ségurane -t-elle vraiment existé, telle est la question... Car on ne trouve la première mention de son existence qu'en 1608 !

Mais que s'est-il passé, pendant ce siège de 1543, qui la fait devenir célèbre ?

C'est le siège de Nice, qui se déroule après la trêve de 10 ans conclue à Nice, entre François Ier et Charles Quint.

Le 2 août 1543, une flotte de plus de 300 navires, menée par Barberousse, arrive sur les côtes de Provence. Ils mettent le cap sur Nice !

La ville est défendue par Odinet de Montfort, sous les ordres du duc de Savoie. La bataille peut commencer !

Des lignes de canons et de couleuvrines se mettent à bombarder les remparts de boulets ; sans relâche, les coups explosent un peu partout.

On se bat, on résiste !

Les Turcs sont nombreux, et les Niçois perdent très vite du monde. Mais ils se défendent comme des diables !

Pourtant, des brèches commencent à s'ouvrir dans la soirée du 14 août : la tour Sincaïre commence à céder.

Voilà Catherine !

Aux premières lueurs de l'aube, le 15 août, voilà les Turcs qui s’apprêtent à prendre d'assaut la tour et à rentrer dans la ville !

Mais Catherine débarque, avec son battoir à la main. Catherine est blanchisseuse. C'est une fille forte en gueule, téméraire aussi !

Elle n'a peur de rien, notre Niçoise.

Durant le siège, elle va régulièrement réapprovisionner les soldats en eau, là-haut, sur leurs remparts de la tour Sincaïre (qui s’appelle comme cela car elle a 5 côtés).

Mais en ce jour de 15 août 1543, elle trouve une échelle posée contre la muraille !

Et une armée de Turcs en train de grimper, à l'assaut de la tour !

Elle aperçoit la tête du porte-drapeau, étendard à la main... trop tard pour réagir ?

Les Niçois vont-ils s'avouer vaincus ? Non !

Catherine saute sur le porte-drapeau, l'assomme avec son battoir, s'empare de son drapeau et l'agite au nez de l'ennemi, avant de le briser en deux.

Grisés par ce geste, les Niçois trouvent la force de repousser les Turcs !

Mais cela ne suffit pas : Nice capitule une semaine plus tard, le 22 août 1543...

Monument à Catherine Ségurane

Monument à Catherine Ségurane | ©Myrabella / WikimediaCommons / CC-BY-SA

L'hommage à Catherine

Des statues en pagaille

Ça y est, la légende de Catherine Ségurane est en marche : on la surnomme donna mau faccia, ou mala faccia, c'est-à-dire « madame malfaite » !

Laide ou pas, les Niçois s'en fichent : ils ont leur héroïne, une vraie !

On lui dédie des statues : une au 17e siècle, placée sur l'ancienne porte Pairolière (détruite en 1780), avec l’inscription :

« Niceana amazona irrunctibus Turcis occurit ereptoque vexillo triumphum meruit. MDXLIII (L'amazone niçoise alla au-devant de l'ennemi turc, vola son étendard au porte-drapeau et triompha de l'ennemi. 1543) »

Une autre, en plâtre, apparaît en 1803 sur la promenade des Anglais.

En 1846, le comte Hippolyte Caïs de Pierlas offre une petite statue de bronze à l'effigie de Catherine au roi Charles-Albert de Sardaigne, de passage à Nice.

Le bas-relief

Et bien sûr, le bas-relief (1923) que l'on voit accroché aux murailles du Vieux Nice, place Saint-Augustin...

L'inscription, en langue nissarde, dit :

« À Catarina Segurana, eroina nissarda. Lou coumitat dei tradissioun nissardi a elevata cheu mounumen per souscrissioun publica, moussu Peire Gautier essen mera de Nissa. Siege de Nissa 15 aoust 1543. Inaugurassioun dou monumen 25 nouvembre 1923. »


« À la mémoire de Catherine Ségurane, héroïne niçoise. Le comité des traditions niçoises a fait élever ce monument par souscription publique, monsieur Pierre Gautier étant maire de la ville. Siège de Nice le 15 août 1543. Inauguration du monument le 25 novembre 1923. »

Des poèmes

La Niçoise inspire aussi les poètes !

En 1806, Louis Andrioli publie un premier poème, Segurana, tout en italien.

En 1827, c'est au tour de Joseph Dabray, un employé de la mairie de Nice ; il compare Catherine, dans son poème... à une amazone !

Jean-Baptiste Toselli écrit un drame en 5 actes et 10 tableaux, Catherine Ségurane ou le Siège de Nice en 1543, en 1878.

Sources

  • Jules Monod. Aux pays d'azur : Nice, Monaco et Menton. 1902.
  • Jean-Baptiste Toselli. Biographie niçoise ancienne et moderne. 1860.
  • Adolphe Joanne. Itinéraire général de la France : Provence, Alpes Maritimes, Corse. 1881.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !