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Azay-le-Rideau : magouilles et gros chantier pour Berthelot

Quand : 1518 - 1527

Le château | Jean-Christophe BENOIST / CC-BY
Château de la Loire Château Criminalité financière Château d'Azay-le-Rideau

Oh, mon château

Le premier seigneur d'Azay-le-Rideau se nomme Hugues Ridel : le monsieur possède un petit château détruit pendant la guerre de Cent Ans.

Au début du 16e siècle, les terres sont acquises par Antoine Lesbahy.

Sa fille Philippa épouse Gilles Berthelot en 1518. Un puissant financier, maire de Tours et trésorier de France, ce Berthelot.

Sur les bases du vieux château médiéval, ce dernier se fait construire une demeure digne de sa brillante situation, décrit comme « deux grands corps de bâtiments en pierre de taille à canonnières, mâchicoulis et tourelles sur cul-de-lampe. »

Tout ceci en tuffeau et en pierre de Bourré...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les travaux sont colossaux !

Les comptes nous apprennent que, de juin à août 1518, 120 ouvriers travaillent jour et nuit à creuser les fondations, à planter les pilotis et à assécher le terrain.

Berthelot demande même au roi l'autorisation de se fortifier, à cause, dit-il, « du grand passage, de jour et de nuit, de plusieurs mauvais garçons, larrons publiques, épieurs de chemins et autres gens vagabonds, mal vivants... »

Magouilles et politique

Mais voilà, on a un problème ! François Ier, depuis un moment, est intrigué par les somptueux châteaux, que se font construire ses trésoriers.

C'est qu'il en faut de l'argent, pour de telles choses !

Le roi met alors en place une commission chargée d'examiner leurs comptes.

Bon, je ne vous cache pas que ce dernier a besoin d'argent, pour mener à bien sa politique d'expansion... c'est que faire la guerre, ça coûte cher !

En 1526, la nouvelle tombe : les financiers sont coupables de malversations et aussitôt, les poursuites s'engagent.

Notre Berthelot fait partie du lot !

Son cousin Jacques de Beaune, surintendant des finances, vient de se faire pendre au gibet de Montfaucon, en août 1527...

Le seigneur d'Azay se voit démis de ses fonctions, condamné à régler la somme de 54 400 livres tournois.

Puis, il prend la fuite à Cambrai, laissant un château inachevé !

Sources

  • Marie Latour. Le château d'Azay-le-Rideau. Éditions du Patrimoine, 2008.
  • François Gébelin. Les châteaux de la Renaissance. 1927.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !