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À la découverte des sites archéologiques de Vaison-la-Romaine

Rue commerçante | Brigitte Boudier / CC-BY-SA
Gallo-romain Sites archéologiques de Vaison-la-Romaine

Vasio l'antique

Vaison-la-Romaine la bien nommée ! Ancienne Vasio Vocontiorum, le « vase des Voconces » (le nom de Vaison-la-Romaine date seulement de 1924)...

Les Voconces sont un peuple celte installé là au 5e siècle avant J.-C.

Ensuite, les Romains s'y installent au 1er siècle avant J.-C. et en font une ville importante, la capitale de la Gaule narbonnaise.

La cité se couvre d'arènes, de riches villas (le gouverneur de la Germanie Duvius Avitus y a vécu, tout comme l’historien Trogue Pompée), de théâtres, de thermes...

La ville de Vasio représente alors 75 ha et compte environ 10 000 habitants : et dire que l'on a seulement découvert 15 ha !

Deux aqueducs l'alimentent en eau. Des égouts évacuent les eaux sales.

On compte 4 thermes publics.

Les maisons font de 2 000 à 5 000 m2 au sol, ce qui en font de rares exemples de bâtisses antiques de cette taille ! Les sites de Puymin et de Villasse sont les témoins de cette époque : le nom de Puymin ne veut-il pas dire « colline de Minerve » ?

Les premières découvertes ont lieu au 17e siècle. Plus tard, au 19e siècle, on découvre la vieille Vasio et ses trésors cachés : l'autel du dieu Belus en 1810, la belle statue de Diadumenos que le British Museum achète en 1870...

Et en 1907, le père Joseph Sautel (aussi professeur d'histoire à Avignon) commence à mettre au jour le théâtre antique...

C'est la redécouverte de Vasio !

Ce n'est pas le seul à mettre la main à la pâte : en 1925, un mécène suisse offre des millions de francs pour les fouilles de Vaison.

Son nom ? Burrus ! Et si je vous dis qu'une plaque exposée au musée Calvet d'Avignon nous dit que le précepteur de Néron et préfet de la ville de Vasio s’appelle... Sextius Burrus ? Véridique !

Bon, je vous rassure, tout n'est pas parti chez nos amis anglais ou à l'étranger : on peut voir la majeure partie de ces trésors au musée Théo Desplans, à Vaison.

Par exemple la belle statue de l'empereur Hadrien, trouvée au début du 20e siècle.

Savez-vous ce que le Guide de la Provence mystérieuse raconte ? Qu'on l'a longtemps conservée dans la mairie.

Problème, elle est nue : on décide de la camoufler avec un drapeau tricolore !

Bien sûr, à Vaison, on visite deux sites d'exception, très bien conservés : deux sites qui donnent une idée de la grandeur et de la beauté d'une cité romaine à son apogée.

Puymin

Voilà le premier site de Vasio avec sa maison dite des Messii : belle demeure d'une riche famille !

On retrouve l'organisation d'une maison typiquement romaine : l'atrium, le tablinum (chambre à coucher ou bureau du chef de famille), la salle de réception ou oecus (sorte de salon), le péristyle, la cuisine et la salle des bains.

On continue avec le portique de Pompée : il marque l'entrée d'une ancienne promenade publique qui porte ce nom parce que l'on a retrouvé une inscription dédiée à Pompeia.

Son enceinte carrée mesure 50 m de côté.

Sa très belle décoration en faisait un lieu très agréable, on l'imagine : ses galeries étaient autrefois décorées de fresques et de statues dans leurs niches, dont celle du Diadumène, exposée au British Museum !

Ici, la nymphée : on a différentes salles regroupées autour d'un bassin allongé qui capte une source.

Quatre colonnes supportaient un toit.

Le théâtre romain : adossé à une colline, il est plus petit que celui d'Arles et d'Orange avec un diamètre 95 m contre 103 à Orange et 102 à Arles, 116 à Vienne.

Le mur de la façade mesurait environ 28 m de haut (37 m à Orange). La cavea pouvait accueillir près de 7 000 spectateurs.

La scène a été creusée à même la colline. Du coup, on a gardé intactes les cavités où se trouvaient les machineries !

Dans ces cavités profondes, on avait caché des statues de dieux et d'empereurs, dont les débris ont été retrouvés et exposés au musée de Vaison.

Construit au 1er siècle après J.-C. et restauré au 3e siècle, le théâtre se fait abandonner au 5e siècle : ses pierres ont servi à construire d'autres monuments à Vaison...

La Villasse

La Villasse, c'est le nom d'une maison du 17e siècle qui se trouve là. Pourtant, on est bien sur le second site romain de Vasio !

Allons le découvrir ensemble : la rue centrale pavée va vers la rivière, mais elle se fait couper en parallèle par la rue des Boutiques.

Une voie qui porte bien son nom...

Regardez ! On peut voir par terre les rainures qui servaient à porter le poids des échoppes !

Voilà la maison dite au buste d'argent : une grande demeure (5 000 m2) digne d'un riche homme, où l'on a trouvé un buste en argent (à voir au musée Théo Desplans).

On a la chance d'avoir là une maison complète, avec le vestibule, le tablinum, le péristyle flanqué de son jardin, les bains. Au nord, un jardin suspendu...

La maison du Dauphin : construite vers 40 avant J.-C., elle se compose d'un escalier puis de l'atrium, de différentes salles, d'un péristyle, de latrines et de la salle des bains.

D'abord simple ferme, ses propriétaires l'agrandissent au 2e siècle, pour en faire une maison d'exception.

Les thermes du Nord : les thermes de Vasio étaient entièrement décorés de marbres dont on a retrouvé les morceaux venant d'Afrique, de Grèce, d'Italie... fragments d'une mosaïque de 70 m de long, ornant la façade extérieure !

Ces thermes datent du 1er ou du 2e siècle après J.-C. Elles disposent de deux salles chaudes, une salle froide, un vestiaire, un atrium.

Source

  • Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !