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1889 : la butte Montmartre transformée en gruyère

Quand : 1873 - 1891

Les fondations, 1889 | Public domain
Basilique Basilique du Sacré-Coeur

Plâtre et bestiole préhistorique

Du gruyère, mais pas de souris... non, du plâtre ! Avec la construction du Sacré-Coeur, toute la butte est en effervescence...

C’est l’Assemblée Nationale qui vote le projet de construction de la basilique, le 23 juillet 1873.

Au bout d’un concours qui dure 5 mois, le projet romano-byzantin de l’architecte Paul d’Abadie est choisi parmi 80 autres maquettes.

Et le 16 juin 1875, on pose la première pierre de ce qui va être un chantier colossal...

Petit détail en passant : dans cette première pierre, l’archevêque de Paris, qui dirige la cérémonie, dépose un médaillon représentant la France qui offre la basilique au Sacré Cœur de Jésus... et le procès-verbal de la cérémonie rédigé sur papier.

Bon. Maintenant, les choses sérieuses commencent. Les travaux vont durer, durer...

Déjà, on commence par analyser le terrain. Qui ressemble carrément plus à du gruyère, ici, à cause des nombreuses carrières qui s’y trouvent.

Oui, la butte Montmartre, à l’époque, c’est un peu comme les Buttes-Chaumont : on a des carrières de plâtre partout !

Et on l’exploite depuis l’époque gallo-romaine : je vous laisse imaginer l’état du sous-sol...

C’est d’ailleurs dans ces galeries que le célèbre anatomiste Cuvier trouve les ossements fossiles de la bestiole appelée « sarigue de Montmartre. »

Construction du Sacré-Coeur, 1884

Construction du Sacré-Coeur, 1884 | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Des puits de béton

Bref ! Revenons à la butte et son gruyère. Rien que les travaux de consolidation des fondations durent des mois.

Il faut construire plus de 83 puits de 30 m de profondeur, remplis de béton et reliés les uns aux autres par des arcs, qui servent de piliers fichés dans la terre meuble.

Oui, on ne se doute pas de ce que l’on a sous les pieds, aujourd'hui ?

Les travaux avancent très lentement, mais coûtent aussi très cher.

Un moyen de remédier à cela, c’est de faire en sorte que les gens puissent acheter une ou plusieurs pierres.

Ils ont le choix entre plusieurs modèles, compris entre 120 et 500 francs.

On achète aussi des colonnes pour 1000 à 5000 francs...

Les modèles les plus onéreux portant les initiales des généreux donateurs, bien sûr.

Finalement les travaux suivent leur petit bonhomme de chemin : la crypte commence en 1878, la basilique en 1881. Le tout inauguré en 1891...

Sources

  • François Caradec. Guide de Paris mystérieux. Éditions Tchou, 2011.
  • Paul Jousset. La France : géographie illustrée. 1911.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !